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Une étude rapporte que les muscles des cuisses des patineurs de vitesse courte piste ne sont pas sollicités également lors de la pratique de leur sport.

On imagine sans peine l’inconfort relié à la pratique du patinage de vitesse courte piste. Accroupi dans une position aérodynamique, le patineur s’élance à des vitesses frôlant parfois les 60 km/h, le tout entouré de plusieurs concurrents et à une intensité qui laisse amplement le temps aux cuisses de chauffer.

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Ce qu’on imagine avec plus de mal par contre, ce sont les contraintes physiques inhérentes à la pratique de cette périlleuse gymnastique autour d’une piste d’à peine 111,12 m de circonférence. En effet, comment se répercute sur l’organisme du patineur le fait de passer le plus clair du temps à négocier des virages très serrés?

C’est précisément ce sur quoi s’est penchée une équipe composée de chercheurs du Royaume-Uni. Dans un papier publié dans l’édition mars 2012 du Medicine & Science In Sports & Exercise , ils ont mesuré les variations d’oxygénation et de perfusion sanguine dans les quadriceps de six patineurs de calibre olympique alors que ces derniers complétaient un effort de 500 m.

Pour ce faire, les expérimentateurs ont affublé chacune des jambes de leurs sujets d’un NIRS, un appareil portable à peine plus gros qu’un téléphone intelligent qui permet de mesurer en temps réel les échanges sanguins dans les tissus corporels. Bien qu’il soit courant d’y recourir pour étudier le cerveau, l’usage du NIRS sur les muscles à l’effort est une chose plus rare.

Après analyse, les chercheurs ont constaté une baisse marquée, mais prévisible, de la saturation en oxygène et du volume sanguin total des quadriceps des patineurs. La combinaison de l’effort intense et de la position accroupie augmente à la fois la demande en oxygène et la pression sur les muscles, ce qui en restreint la perfusion sanguine.

Par contre, ils notent une différence importante entre les deux jambes en ce qui a trait au stress physiologique que leurs quadriceps subissent respectivement. Ceux de la jambe droite, celle sur laquelle les patineurs s’appuient lorsqu’ils effectuent leurs virages à grande vitesse, sont davantage sollicités que ceux de la jambe gauche qui bénéficie quant à elle d’un repos relatif dans ces mêmes virages. Cette asymétrie, semble-t-il, s’accentue tout au long des quarante secondes que dure l’effort et est particulièrement prononcée à l’intérieur des virages.

Malheureusement, l’histoire ne dit pas si l’asymétrie rapportée serait la même si les patineurs tournaient dans le sens horaire plutôt qu’antihoraire de la piste. Autrement dit, on ne saura jamais jusqu’à quel point ces virtuoses du patin sont adaptés au fait de toujours tourner dans la même direction avant de leur avoir demandé de s’exécuter dans celle opposée.

-Maxime Bilodeau

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