Il expliquait d’ailleurs à L’heure du monde qu’il trouvait l’hiver québécois « passionnant, parce que ça bouge et à cause des quantités de neige, difficiles à imaginer en Europe » et parce que l’évolution des perturbations météorologiques y est complexe et atypique. C’était rafraîchissant d’entendre un point de vue si enthousiaste sur notre bel hiver! Avec quelques statistiques, il confirmait d’ailleurs ce que nous soupçonnions : l’hiver 2015 est particulièrement dur pour l’Est du Canada. La région de Montréal, par exemple, où la température descend sous les -20 degrés en moyenne seize nuits par hiver, en était le 22 février à vingt nuits de suite, sans signe de répit!
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C’est trop injuste…
Paradoxalement, à l’échelle mondiale, janvier 2015 a été le deuxième mois de janvier le plus chaud (depuis que l’on recueille ces données). Selon le Centre américain de données sur le climat (NCDC), la température moyenne sur le globe a augmenté de 0,77 °C par rapport à la moyenne pour le 20e siècle (qui est de 12,0 °C). En janvier 2007, le plus chaud, l’écart était de 0,86 °C avec la moyenne. Mais vous n’avez pas rêvé, nous avons été laissés de côté; l’est du Canada et une partie de la Nouvelle-Angleterre, en bleu sur l’illustration, ont refroidi, alors que le reste du monde s’est réchauffé).
Faut-il s’inquiéter de voir le réchauffement nous laisser de côté, nous qui en aurions pourtant tant besoin? Même si j’essaie de faire ma part pour ralentir le réchauffement climatique, j’aimerais bien en secret que raccourcisse notre fameux hiver qui, comme le hockey, connaît « des finales jusqu’au mois de mai ».
Jean-François Cliche, du Soleil, a posé la question à la climatologue Dominique Paquin; selon elle, s’il n’est pas impossible qu’une région soit tenue à l’écart, on ne peut pas encore parler de tendance, l’échantillon étant trop petit. Quant aux raisons qui pourraient expliquer une telle injustice, elles font encore l’objet de recherches.
Anouk Jaccarini