Tout dépendant du contexte, « slop » pouvait se traduire, jusqu’à récemment, par une « pâtée » ou une « bouillie » désignant une nourriture peu invitante. Mais ces dernières années, le contenu généré par l’IA s’est accumulé à une telle vitesse que même des études ont commencé à essayer de mesurer son impact sur les gens qui sont « victimes » de ce contenu —par exemple, impact sur la productivité au travail chez ceux qui reçoivent ce contenu, ou impact sur le cerveau de ceux qui écrivent avec l’aide de l’IA. 

Merriam-Webster définit « slop » comme « un contenu numérique de faible qualité qui est habituellement produit en quantité avec l’aide de l’intelligence artificielle ». Cela peut inclure « des vidéos absurdes », des « fausses nouvelles qui ont l’air vraies », des livres sans intérêt écrits par l’IA, des rapports administratifs tellement mal faits qu’il grugent du temps à ceux qui doivent les décoder, etc. 

Le dictionnaire français Robert lui consacre aussi un article: « le mot anglais slop est utilisé depuis peu pour désigner un contenu de faible qualité, inauthentique ou inexact, généré par l’intelligence artificielle ». Bien que le mot existe depuis le XVe siècle, « c’est à partir du milieu du XIXe siècle qu’on le rencontre au sens figuré pour désigner un produit intellectuel de faible qualité, ou encore un non-sens ».

Comment le traduire en français? En mai 2025, l'Office québécois de la langue française a proposé « contenu dégénératif ». La lexicographe Géraldine Moinard, directrice de la rédaction du Robert, propose pour sa part « bouillie ou purée numérique ».

Ça n'est pas un simple irritant: même pour les développeurs de l’IA, cette « pollution informationnelle » représente un réel problème. Parce que plus on avance dans le temps, plus le contenu de l’ensemble d’Internet sera « pollué » par des créations de l’IA. À partir de quel seuil cela commencera-t-il à nuire au développement… de l’IA?