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Alors que le Québec confirme le lancement, le 1er janvier, de ce qui pourrait devenir la première bourse du carbone au Canada, la première bourse du carbone en Amérique du Nord, elle, se porte plutôt bien. Pour l'instant.

Passant sous les écrans radars, la Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI) regroupe neuf États américains de l’Est (surtout le nord-est). Et l’un d’eux, le Massachusetts, a eu droit en novembre à un cadeau de Noël, sous la forme d’un rapport affirmant que l’Initiative avait créé 3800 emplois depuis trois ans (incluant sa métropole, Boston) et généré des revenus de 500 millions$.

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En comparaison, le plus petit État du New Hampshire aurait eu droit pour sa part à des retombées de 17 millions$ et 458 emplois, selon ce rapport, pondu par la firme de consultants Analysis Group, basée à Boston.

Rappel. Une bourse du carbone a pour principe de mettre sur le marché des «permis de pollution» ou des «crédits de carbone»: les plus gros pollueurs peuvent en acheter des entreprises qui sont de meilleures élèves, ou du gouvernement. La RGGI ne vise que les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques et l’objectif est une réduction de leurs émissions de 10% en 2018.

En comparaison, le nouveau règlement québécois vise l’ensemble des industries pour 2013 et les transports pour 2015. Pour l’instant, ce n’est pas à proprement parler une bourse du carbone, mais un règlement imposant un «plafond d’émissions», assorti d’un système d’échanges de permis.

Ce règlement, tel qu’annoncé l’été dernier, a été adopté le 14 décembre par l’Assemblée nationale. L’objectif: une réduction des gaz à effet de serre québécois de 20% (par rapport à 1990) d’ici 2020. Il constitue le billet d’entrée du Québec dans la Western Climate Initiative, une entente entre une demi-douzaine d’États et de provinces des États-Unis et du Canada. En janvier 2012 toutefois, seuls le Québec et la Californie s’y engageront. L’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique sont en attente, tandis que des États américains qui avaient initialement annoncé leur adhésion ont reculé en 2011.

Dans le cas de la RGGI, les profits engendrent d’autres profits: le plus gros bénéficiaire, le Massachusetts, a utilisé une partie des nouveaux revenus pour financer des initiatives plus agressives d’économies d’énergie, lesquelles pourraient du coup accroître encore plus l’impact positif du programme chez lui. À en croire le vice-président du Analysis Group :

Les investissements en efficacité énergétique ont un effet multiplicateur plus grand que toute autre forme de dépense.

À sa façon, il répond aux opposants classiques d'une bourse de carbone, qui prétendent qu’elle augmentera la facture d’électricité des citoyens. En investissant les profits dans les économies d’énergie, le Massachusetts tente de faire la preuve du contraire. Pour l'instant.

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