Cette année, le Prix Nobel de médecine a été remis à des généticiens, dont les travaux portent sur la désactivation de certains gènes chez les cellules-souches de souris.

J’ai fouillé pour connaître quels autres généticiens avaient remporté ce prestigieux prix. Parmi tous les généticiens lauréats, un, ou plutôt une généticienne, a retenue mon attention…

En 1983, Barbara McClintock devient la première femme, et la seule à ce jour, à avoir remporté individuellement le Nobel de médecine, rien de moins !

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Ses travaux de doctorat, dans les années 20, portent sur la génétique du maïs. Elle met au point différentes techniques qui lui permettent de visualiser au microscope des phénomènes jusqu’à là théoriques (par exemple, l’échange de gènes lors de la division des cellules).

Elle est reconnue comme une des meilleures de son domaine et est reçue à l’Académie américaine des sciences en 1944. Malgré cette reconnaissance, elle est exclue des réunions facultaires et n’est pas mise au courant des postes disponibles. Elle quitte l’Université de Missouri pour aller aux laboratoires de Cold Spring Harbor, dans l’état de New-York.

Dans les années 40 et 50, elle découvre, toujours chez le maïs, des éléments transposables. Ces petits bouts d’ADN ont la capacité de ce déplacer et de multiplier de façon autonome dans un génome.

Autrement dit, ils ne se situent pas à la même place dans le génome de deux cellules voisines. Ce qui expliquerait pourquoi, sur un même épis, le pigment d’un grain n’est pas nécessairement le même que celui de son voisin.

Ces éléments sont présents chez tous les organismes vivants, ils constituent 70 % du génome du maïs et 40% de celui de l’humain.

Les travaux de McClintock ne sont pas immédiatement compris et acceptés par ses contemporains. En 1953, elle décide d’arrêter de publier ses résultats de recherches sur les éléments transposables.

Dans les années 60 et 70, des généticiens découvrent des éléments transposables dans des bactéries et des levures. Ces découvertes remettent les travaux de madame McClintock sur la sellette et en 1983, elle se voit décerné le Prix Nobel de médecine pour ces travaux sur les éléments transposables.

Cette grande généticienne meurt en 1992 à l’âge de 90 ans.

De nos jours, les éléments transposables sont notamment utilisés comme un outil pour générer des plantes mutantes servant à la caractérisation de la fonction des gènes.

Je dois admettre humblement que je les ai utilisés sans connaître l’histoire de leur découverte. Maintenant, je le sais !

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