Bienvenue en Californie où l'application de la Proposition 65 se fait remarquer dans tous les aspects du quotidien!

La loi, adoptée par referendum en 1986, oblige les établissements commerciaux, et les lieux de travail à avertir le public si il risque d'être exposé à des produits chimiques que l'état de Californie a identifié comme étant potentiellement cancérigènes ou ayant des effets négatifs sur la reproduction.

Les objectifs de la loi, information et protection des citoyens, sont louables. Mais certains aspects sont discutables. Tout d'abord avec le processus de détermination de la toxicité. Par exemple, pour établir si un composé est cancérigène des animaux de laboratoire sont traités avec des quantités énormes de produits chimiques, ce à des niveaux n'ayant aucun rapport à ce qu'une personne peut normalement consommer dans l'espace d'une vie. De plus le fait qu'un composé soit cancérigène pour une espèce de laboratoire ne veut pas dire qu'il est automatiquement cancérigène pour l'être humain. Mais le problème de fond avec la loi c'est que la population est exposée à une telle surabondance d'avertissements que ceux-ci perdent leur valeur et que les gens n'y prêtent aucune attention. Et lorsqu'il s'agit d'un problème sérieux tel que le tabagisme les fumeurs se justifient en disant que de toute façon d'après l'État de Californie tout cause le cancer.

J'ai pu observer un exemple des effets exagérés de la Proposition 65 lors d'une visite du musée Getty à Los Angeles. Un signe devant une statue du sculpteur français Maillol avertissait les visiteurs de ne pas la toucher car elle contenait un produit toxique : du plomb. En fait la seule manière que l'œuvre de Maillol pourrait causer des problèmes serait pour les visiteurs... de l'attaquer au marteau piqueur, d'en détacher des morceaux et de les avaler.

- Le site de l' Organisation pour la science et la société de l'Université McGill