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Selon un rapport déposé en février 2016 au Consulat général de France, le Québec fait bonne figure en matière de promotion de la culture scientifique. Tant en région qu’en milieu urbain, les publics de tous les âges sont servis par d’excellents médiateurs. « Tous les types d’organismes de diffusion scientifique sont représentés au Québec : musées, centres des sciences, associations, médias (journaux, télévision, radio, web) », peut-on lire dans le document de 28 pages rédigé par les chargées de mission Pauline Bryère et Magali Bricaud et intitulé La culture scientifique au Québec : des initiatives remarquables.

Dans leur énumération, les auteures passent en revue les principaux médias consacrés à la promotion de la culture scientifique. Au magazine Québec science, qui présente des reportages de qualité sur des thèmes scientifiques depuis 54 ans, s’ajoute la famille des publications BLD, les Explorateurs, les Débrouillards et Curium. À ces mensuels imprimés sur papier à une époque où on a plutôt tendance à fermer les imprimeries, on aurait pu ajouter Québec oiseaux, Quatre-Temps, Nature Sauvage et d’autres périodiques de qualité destinés au grand public.

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Les émissions de science à la radio (on connaît les Années lumière à Ici Radio-Canada, mais il y a aussi Futur simple, Santé en direct et L’œuf ou la poule dans des stations communautaires) sont de haut niveau… À la télévision, en plus du Code Chastenay et de Génial! à Télé-Québec, Découverte attire chaque semaine 650 000 spectateurs à Radio-Canada; soit 20 % des parts du marché du dimanche soir. Une performance supérieure à son pendant du réseau anglais, The Nature of Things, animé par David Suzuki, qui sert un bassin quatre fois supérieur. Les musées de science sont mentionnés comme des modèles du genre, du Centre des sciences de Montréal (deuxième en importance au Canada en terme de volume de visiteurs) à l’Espace pour la vie, où le visiteur est invité à vivre une expérience immersive dans la nature et l’univers. L’Association des communicateurs scientifiques, Science pour tous, l’Agence Science-Presse, l’ACFAS et autres Centres de développement du loisir scientifique sont brièvement exposés.

Les auteures incluent à leur liste des organismes de promotion de la culture scientifique en milieu scolaire et universitaire. Au Cégep Montmorency, de Laval, la Quinzaine des sciences réunit chaque année des centaines de participants; le Centre de démonstration physique du Cégep Garneau, à Québec, vaut aussi le déplacement. Le Cœur des sciences de l’UQAM, les Belles soirées de l’UdeM sont aussi des lieux de diffusion de science. On rappelle en passant que le camp de jour de Polytechnique Montréal, « Folie technique » a rejoint 20 000 jeunes dans son histoire.

Cette offre foisonnante, en français, peut surprendre dans une province de taille moyenne sans tradition scientifique jusqu’au milieu du siècle dernier. On s’en réjouit. Par contre, la survie de ces organismes n’est jamais assurée. Certains sont très largement subventionnés, d’autres sont totalement autofinancés. Dans un cas comme dans l’autre, les temps sont durs. « Les récentes coupes budgétaires du gouvernement québécois dans le domaine de la culture scientifique (2014) ont beaucoup affecté le milieu. De nombreuses structures ont dû abandonner des projets (…) certaines ont dû organiser leurs équipes », peut-on lire.

Dans leur conclusion, les auteures en appellent à une meilleure collaboration France-Québec. « Malgré le partage d’une langue commune, peu de projets de coopération émergent entre la France et le Québec dans le domaine de la vulgarisation scientifique, déplorent-elles. Dans une période où les subventions publiques diminuent, les collaborations franco-québécoises seraient un moyen efficace de réduire les couts de production et d’assurer une diffusion plus large. »

Mathieu-Robert Sauvé

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