La fusion nucléaire ne sera jamais une source d'énergie électrique pratique, tranche William Parkins dans une analyse publiée par la revue Science. Le physicien William Parkins a travaillé sur le Projet Manhattan la première bombe atomique pendant la Deuxième guerre mondiale.
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La fusion nucléaire à ne pas confondre avec la fission, qui alimente les centrales nucléaires c'est, littéralement, l'énergie qui fait "brûler" le Soleil depuis des milliards d'années: une énergie non-polluante et illimitée. Mais après des décennies et 20 milliards de dollars, les défenseurs de la fusion ont un examen de conscience à faire, écrit Parkins. Celui-ci est appuyé par le rédacteur en chef de Science, Donald Kennedy, pour une raison qui donne un intérêt très personnel à son analyse: Parkins est décédé en octobre 2005, alors que son texte était en phase de correction. Kennedy l'a jugé suffisamment important pour le publier tout de même, à titre posthume.
D'autres sont moins impressionnés. Ce sont des arguments des années 1990 qui ont, depuis, été réfutés, juge David Ward, physicien à l'Autorité britannique de l'énergie atomique et auteur de recherches sur l'économie de la fusion nucléaire.
"L'histoire de ce rêve est aussi décourageante que coûteuse", écrit Parkins, mais il ne s'arrête pas au rêve, il soupèse les immenses écueils techniques qui se dressent encore sur la voie (ne serait-ce que la capacité à maintenir stable un plasma à haute densité chauffé à 100 millions de degrés, une paille!).
En vertu d'une entente complétée en 2005, six nations construiront en France un réacteur à fusion expérimental, ITER, première étape en théorie d'un réacteur à fusion pleinement fonctionnel. Il en coûtera 5,5 milliards, ce qui en fait l'un des projets scientifiques les plus coûteux de l'histoire.
Ceci dit, Donald Kennedy apporte un bémol. Même s'il s'avérait que la fusion soit à jamais impossible à commercialiser, "il peut y avoir de la très bonne physique" qui ressorte d'ITER, déclare-t-il au New Scientist . La science en bénéficiera, à défaut des réseaux d'électricité.