La professeure adjointe au département de psychologie de l'Université de Montréal en sait quelque chose, car elle a consacré ses travaux de doctorat à la passion humaine, sous la houlette d'un spécialiste de la question, Robert Valleran de l'Université du Québec à Montréal.
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Trois critères déterminent la passion : l'activité doit être considérée comme importante, la personne doit y consacrer du temps et elle doit aimer ça. Souvent, le passionné va se définir comme un adepte. « Je suis un cycliste plutôt que de dire : je fais du vélo », relève Geneviève Mageau.
Des passionnés, son équipe de recherche en a rencontré beaucoup, des cégépiens aux personnes âgées, des joueurs de cartes aux joueurs de soccer. Ainsi, un questionnaire était distribué en 2003, auprès de 539 cégépiens qui devaient décrire « leur activité favorite ». Les jeunes ont mentionné près de 150 activités. Les sports y figurent en bonne place (ski, volley-ball, soccer...), tout comme les arts ou les amis.
Même si 16 % d'entre eux, soit un cégépien sur sept, refusent d'appeler leur activité favorite par le terme « passion », elle occupe une grande place dans leur vie. Ils y consacrent en majorité plus de 8 heures par semaine, et cela, depuis près d'un an et demi.
Il existe deux sortes de passionnés, les harmonieux et les obsessifs. Pour les premiers, l'activité reste positive, un choix personnel qui ne prend pas toute la place. Contrairement aux obsessifs qui pratiquent leur passion, peu importe le temps ou les circonstances. « La société valorise l'obsession. Il y a pourtant des façons de pratiquer une activité de manière raisonnable. C'est la meilleure manière de continuer à aimer ça », explique la spécialiste.
La passion n'étant pas son obsession, la professeure adjointe s'est quant à elle orientée, pour ses nouvelles recherches, vers les motivations des pratiques parentales. Au programme : respect de l'autonomie de l'enfant, structures parentales positives, etc.