Peu importe que vous ayez quitté l’école à 16 ans ou à 30 ans, que vous ayez un revenu à 4 ou à 6 chiffres, que vous soyez asiatique, américain, noir, blanc, espagnol ou indien, les chances sont bonnes que la dernière rencontre avec votre médecin vous ait laissé perplexe sur la façon d’améliorer votre santé.
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Une étude parue dans The Journal of General Internal Medicine révèle que 90 millions d’Américains sont incapables de comprendre l’information de base transmise par leur médecin et ce peu importe, leur âge, leur race, leur éducation et leurs revenus. Étonnant, non ? Le discours des médecins serait-il aussi incompréhensible que leur écriture ?
Les conclusions ne sont pas banales. Les chercheurs ont découvert qu’une pauvre compréhension du discours médical, surtout chez les personnes âgées, entraîne une mauvaise consommation de médicaments, des rendez-vous ratés, des hospitalisations plus fréquentes et l’aggravation de certaines maladies chroniques, bref, une santé moins bonne et des coûts de santé plus élevés.
Cette étude récente n’est pas la première à faire un tel constat. L’Association médicale américaine et la National Academy’s Institue of Medicine des États-Unis avaient déjà dénoncé la piètre compréhension des patients face au discours de leurs médecins, il y a quelques années. La situation ne s’est pourtant pas corrigée.
Un des obstacles importants à la compréhension des patients serait le peu de temps alloué par les médecins lors d’un rendez-vous. Un second obstacle de taille est causé par l’embarras du patient, souvent flambant nu sous une mince jaquette de papier ou de coton, à avouer son incompréhension à un professionnel de la santé habillé en sarrau blanc devant lui.
Selon le Dr Sunil Kripalani, de la Faculté de médecine de l’Université d’Emory à Atlanta, il faut que les médecins apprennent à mieux communiquer, qu’ils utilisent un langage ordinaire plutôt que leur jargon médical qui peut être interprété de mille et une façons par les patients. Par exemple, ils devraient dire « douleur à la poitrine » plutôt « qu’angine » et « hamburger » plutôt que « viande rouge ». Ils devraient aussi demander à leurs patients de leur répéter ce qu’ils ont compris et ce qu’ils doivent faire à la maison pour s’assurer que leur message soit bien interprété.
D’ici à ce que les pratiques médicales changent, les auteurs de l’étude suggèrent aux patients d’encourager leur médecin à utiliser un vocabulaire simple et d’insister pour que les conversations importantes aient lieu dans le bureau du médecin, une fois la jaquette enlevée et tous les vêtements remis.