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Après l’étude des génomes anciens, la prochaine étape pour mieux connaître nos lointains ancêtres serait-elle l’étude des protéines des cerveaux?

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Tout être vivant produit une immense variété de protéines. Dans notre cas, elles jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement de nos organes et de nos fonctions vitales. Ces protéines ne survivent pas à la mort de leur hôte, sauf si quelque chose est préservé : par exemple, des os et des dents. Dans la dernière décennie, des chercheurs ont pu extraire des protéines vieilles de plusieurs millions d’années, mais presque toujours à l’intérieur d’os et de dents. 

Le problème est évidemment que tout ce qu’on appelle, en biologie, des tissus mous —comme les organes internes et le cerveau— se décompose rapidement après la mort. Mais il arrive que des fragments de ces tissus soient retrouvés fossilisés. Et il est maintenant possible d’en extraire des protéines, relate une étude récente qui s’est intéressée au cerveau humain. 

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Les experts en « paléoprotéomique » —l’étude des ensembles de protéines anciennes— sont d’autant plus encouragés que nos organes internes, incluant le cerveau, contiennent plus de 75% de nos protéines. Tant qu’on n’analysait que le contenu des os et des dents, on était donc limité, notait dès 2018 l’expert en biologie de l’évolution Frido Welker, de l’Université de Copenhague.

Outre des informations sur l’évolution des espèces, la comparaison des protéines d’une époque à l’autre et d’une espèce à l’autre peut nous en apprendre sur ce que l’animal mangeait, sur les microbes qui cohabitaient dans ses intestins et, dans le cas du cerveau, sur la façon dont cet organe si particulier a gagné en importance au fil des millions d’années. 

Dans leur étude, parue dans la revue PLoS One, les quatre chercheurs, des départements de médecine et des sciences de la Terre à l’Université Oxford, expliquent qu’il existe, éparpillés dans des musées et des laboratoires à travers le monde, des tissus mous remontant à des centaines de millions d’années. Et qu’en conséquence, la quantité de données qu’on pourrait théoriquement en extraire, est énorme. Ils ont testé une méthode impliquant la spectrométrie —qui permet la détection et l'identification de structures moléculaires dans un échantillon— pour analyser 10 fragments de 50 milligrammes chacun provenant de cerveaux vieux de quelques siècles.

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