Les partisans de sources d'énergie renouvelable et surtout, « propre » voient depuis longtemps les océans comme la source d'énergie du futur. Les vagues océaniques charrient une puissance impressionnante, et pourraient, en théorie du moins, fournir la plus grande partie des besoins planétaires en électricité.

Mais tandis que les autres sources d'énergie renouvelable (comme l'énergie éolienne et l'énergie solaire) ont été largement adoptées ces dernières années, le développement de l'énergie générée par les vagues traîne de la patte. Mais ceci est en train de changer, du moins en Europe, rapporte BBC News. Des ingénieurs écossais vont bientôt déployer une « ferme à vagues » au large des côtes du Portugal. Ils ont, de plus, signé un contrat pour une « ferme » du même genre, plus grosse encore, au large des côtes écossaises.

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La construction de cette ferme harnachant la puissance des vagues est en cours depuis l'année dernière dans un chantier naval situé dans la ville portugaise de Peniche. La compagnie Ocean Power Delivery Ltd y a développé un nouveau convertisseur d'énergie des vagues, nommé système Pélamis.

Développé à partir de technologies existantes dans le domaine des constructions offshore, le Pélamis fonctionne de manière similaire à une turbine à vent. Le premier prototype du Pélamis a été construit et est présentement testé à l'European Marine Energy Centre dans les îles Orkney, au large de l'Écosse.

Les ingénieurs responsables du projet sont en train de construire cet assemblage; il s'agit, en l'occurrence, de larges tuyaux rouges, qui ressemblent à des wagons de train de passager arrondis. « Pélamis est, de fait, le nom d'un serpent de mer qui nage en surface, ce qui est une description adéquate de notre machine, lorsqu'on la voit bouger », explique Max Carcas, directeur du développement commercial pour la firme écossaise Ocean Power Delivery.

Ces tubes semblables à des trains seront éventuellement rattachés les uns aux autres, en groupes de quatre à la queu-leu-leu, et seront disposés en rangs parallèles. D'autres rangs seront ajoutés pour créer plus d'électricité, et les rangs de tubes seront raccordés à la grille électrique via un seul câble. Chaque « serpent » à charnières mesurera 140 mètres de long. Une installation typique de 30 MW occupera un kilomètre carré d'océan, et devrait fournir suffisamment d'électricité pour alimenter 20 000 foyers. 25 de ces fermes à vagues suffiraient à électrifier une ville comme Québec.

Les machines pointent dans la direction des vagues. « Un peu comme un bateau à l'ancrage ou comme un drapeau sur sa hampe, le Pélamis s'oriente de lui-même dans les vagues », continue M. Carcas. « Les vagues voyagent ensuite le long du « serpent » et ce faisant, chacune des sections bouge de haut en bas et d'un côté vers l'autre »

Ces mouvements sinueux poussent des fluides hydrauliques à travers des générateurs qui produisent de l'électricité. Le plan présent est de placer une trentaine de ces assemblages à cinq kilomètre des côtes.

Gros câbles sous-marins

Les machines seront ancrées au fond de la mer, et de gros câbles sous-marins se chargeront d'acheminer l'électricité à la terre ferme. Le première "ferme" devrait générer suffisamment d'énergie pour 15 000 foyers. Sur papier, cela semble si simple. Mais il existe une bonne raison pour laquelle des systèmes comme le Pelamis ne sont pas déjà utilisés sur une vaste échelle à travers le monde: la technologie, rapporte BBC News, en est encore aux premiers stades de son développement. Le serpent d'acier Pélamis n'est pas particulièrement efficace dans sa capture de l'énergie marine, et il coûte cher.

De plus, il faut s'y attendre, l'énergie produite ne l’est pas à un prix compétitif avec les autres sources d’électricité…

Mais M. Carcas, dans une entrevue donnée à BBC News, renchérit que le harnachement de l’énergie des vagues comporte beaucoup de potentiel, et se trouve encore à faire ses premiers pas. Les technologies afférentes aux nouvelles énergies ne sont jamais économiques au début. « Nous misons sur le fait que nos coûts de lancement, avec cette technilogie, sont largement en-dessous de ceux qui ont été nécessaires au démarrage de l’énergie éolienne, il y a 20, 25 ans de cela. »

Parlons-en, du développement des technologies de harnachement des vagues. Qu’en est-il de notre côté de l’Atlantique? Sean O'Neill, de l'association américaine Ocean Renewable Energy Coalition, a déclaré que "le potentiel totale d'énergie tirée des vagues qui pourrait être récolté au large des côtes des États-Unis est de 252 millions de megawatt/heures par année". Cela est, dit-il équivalent à tous les barrages se trouvant présentement sur leur territoire.

Les États-Unis développent présentement de petits projets - utilisant des technologies différentes de celle développée au Portugal – qui sont présentement testés au large des côtes du New Jersey et d’Hawaii; un autre projet est également en cours en Oregon.

L’Europe, toutefois, est beaucoup plus en avance lorsqu’il s’agit d’embrasser l’énergie des vagues. On rapporte que l’Union Européenne a proposé de s’engager à générer 20% de son énergie de sources renouvelables d’ici 2020. Est-ce que le serpent de fer Pelagis en fera partie?

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