L’une des « lois » de l’informatique tire à sa fin. La loi, la doctrine plutôt, suivant laquelle « la quantité de transistors pouvant tenir sur une puce informatique doublera tous les deux ans ». C’est fini, a déclaré l’auteur de la loi.

Depuis cette déclaration en 1965, Gordon Moore est devenu l’un des scientifiques les plus cités de la planète. Et pas en vain : sa prédiction a bel et bien tenu le coup pendant tout ce temps, ce qui est un exploit. Mais son règne achève, a-t-il déclaré la semaine dernière. « Une autre décennie, et je pense que nous allons frapper quelque chose de fondamental. » Frapper un mur.

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Car la miniaturisation atteint ses limites. On a beau rétrécir continuellement les composants des ordinateurs depuis 40 ans, arrive un moment où on ne peut plus rapetisser. Arriverait théoriquement un stade où le transistor aurait la taille d’un atome, ce qui n’a pas de sens. En fait, bien avant cela, les fabricants auront frappé ce mur, qui est tout bêtement celui des lois de la physique : les films microscopiques qui isolent les puces seront trop minces pour empêcher les court-circuits.

Il y a de toutes façons longtemps qu’on le voit venir, ce mur. Gordon Moore lui-même, co-fondateur du géant de l’informatique Intel, en avait parlé en 2003. Mais à présent, ça se précise : on ne peut pas indéfiniment se contenter de changer de composant (l’hafnium, dernier en lice) pour accroître l’efficacité du produit. A un moment donné, il y a un degré de petitesse que même la nature ne permet pas d’atteindre.

Mais la fin de la loi de la Moore ne veut pas dire un mur pour l’informatique. L’avenir est-il aux ordinateurs à ADN? Ou aux ordinateurs quantiques? Une décennie, n’est-ce pas, c’est une éternité, dans le secteur informatique...

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