Internet ne fera (peut-être) pas mourir les livres, mais les recueils de textes photocopiés à l’infini dans les universités, qui sait? De plus en plus nombreux sont les profs qui les ont remplacés par un CD ou par des variations plus innovatrices.

« Depuis des générations, commence un éditorial de Nature , les étudiants ont feuilleté leurs recueils de texte (textbook) pour amplifier ou clarifier ce qu’ils avaient entendu dans les cours magistraux, ou pour trouver une bonne illustration des idées qu’ils tentaient de comprendre. »

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Mais cette contribution essentielle à l’enseignement n’a pas un long avenir devant elle —du moins, pas sous sa forme traditionnelle. Même Amazon avec son lecteur électronique Kindle (par exemple dans des universités du Texas) et Apple avec son iPhone expérimentent différentes formules en collaboration avec quelques universités américaines.

Et il y a en plus ces institutions qui offrent d’ores et déjà les notes de cours en ligne, gratuitement. Voire tous les cours, comme à l’École de médecine de l’Université Harvard (en baladodiffusion). À l’Université d’Edimbourg, en Écosse, des enseignants ont produit une série d’animations à télécharger, qui illustrent concepts et phénomènes de la physique.

« Les notes de cours électroniques (e-textbooks) ne sont pas encore généralisées, mais elles sont au seuil d’une percée », selon Kevin Hegarty, directeur technique à l’Université du Texas à Austin, en entrevue à Nature [réservé aux abonnés].

La résistance provient de deux fronts : les éditeurs américains de notes de cours (un très gros marché là-bas, dominé par le consortium Course Smart)... et la technologie elle-même. Si la nouvelle génération de lecteurs (Kindle, e-reader de Sony, etc.) offre une qualité d’image de loin supérieure, il reste du chemin à faire —et pour les compagnies en question, le marché des notes de cours pourrait être un laboratoire du futur marché des journaux qui, eux aussi, devront un jour se convertir à l'un ou l'autre des formats électroniques. La plupart de ces lecteurs électroniques sont conçus pour des gens qui liraient un document du début à la fin, la petitesse des écrans (9 par 12 cm) le fait qu’ils soient en noir et blanc... et leur prix (350$ et plus). Tant qu’il en sera ainsi, la plupart des étudiants préféreront se contenter de leur ordinateur portable.

D’autant plus qu’il existe un mouvement, plus radical, pour rendre toutes les notes de cours gratuites. Un petit nombre est téléchargeable du côté de WikiBooks; des groupes épars défendent aussi l’idée, comme le Community College Consortium for Open Educational Resource’s Open Textbooks Project (ouf!). Ce sont des textes traditionnellement divisés en plusieurs modules écrits par plusieurs auteurs, ce qui réduit le risque d’un auteur unique désireux de conserver jalousement ses droits d’auteur.

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