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Sur le sol rocheux d'un cratère de l'Île Devon, dans l'Arctique, se dresse une serre expérimentale flanquée de panneaux solaires. Et ce qu'on y découvre présentement servira un jour à produire des fruits et légumes… dans l'espace.

Le projet de l'Université de Guelph est tout, sauf farfelu. « Nous serons les premiers à faire pousser des plantes sur la Lune », affirme le professeur Mike Dixon, qui collabore avec l'Agence spatiale canadienne et la NASA. Ravitailler en aliments des astronautes installés sur la Lune ou sur Mars coûtera des sommes exorbitantes, fait valoir Mike Dixon. Aussi bien leur montrer à cultiver!

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Selon le chercheur, l'environnement de la Arthur C. Clark Mars Analog Greenhouse, au Nunavut, ressemble à s'y méprendre à un paysage martien. En photo, le cratère Haughton rappelle le cratère Gusev, sur la planète rouge. « Si vous enlevez le ciel bleu de l'Arctique, on jugerait que c'est Mars. »

Évidemment, l'Arctique ne dévoilera pas tout des conditions de culture sur Mars. « Nous ne sommes pas encore certains si la photosynthèse y est possible », admet Mixe Dixon. Il y a sur Mars moitié moins de lumière que sur Terre, ce qui devrait tout de même suffire aux plantes.

Faute d'atmosphère, Mars reçoit de très forts rayons UV du Soleil, en plus d'être bombardé de rayons cosmiques. On peut protéger les plantes des rayons UV, fait remarque Mike Dixon. Mais impossible de savoir, à ce jour, comment le rayonnement cosmique affectera leur croissance.

L'Arctique, son éloignement et son climat hostile (le cratère Haughton n'est accessible que six semaines par année) demeurent un excellent banc d'essai pour des technologies de culture en autonomie complète. En cultivant laitues et radis en prévision de missions spatiales, les chercheurs de l'Université de Guelph ont mis au point des technologies plutôt… terre-à-terre! Une vocation commerciale a été trouvée pour un substrat en polyuréthane qui abrite un réseau d'irrigation et qu'on peut aussi réduire en combustible. Des étudiants du 2e cycle ont également commercialisé un système de filtration d'air développé d'abord pour récupérer l'humidité de la transpiration des plantes.

Politique oblige, impossible de savoir quand une mission habitée se rendra sur la Lune, ou même sur Mars. Mike Dixon demeure convaincu que le Canada sera de la partie. « Nous nous sommes fait connaître avec le Canadarm. Nous sommes maintenant devenus des leaders dans la production d'aliments en environnement contrôlé pour le soutien à la vie dans l'espace. »

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