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Voici venue l’ère des cyberdétectives : celle des policiers capables de traquer les terroristes et les mafieux grâce à l’Internet. Identification de photos, reconnaissance vocale, géolocalisation, les outils d’enquête pénètrent la toile. Pour mieux nous surveiller!

« Notre plateforme de cybersécurité fouillera l’Internet et maximisera le travail de recherche des détectives pour réunir toutes les informations possibles sur un individu ou un gang de malfaiteurs », affirme Djemel Ziou, titulaire de la Chaire CRSNG-Bell Canada en imagerie numérique personnelle de l’Université de Sherbrooke.

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Élaborée par son équipe d’intelligence artificielle, cette plateforme de recherche et d’analyse d’informations sensibles servira principalement à dresser le « profil web » d’un individu.

Un robot de recherche arpentera le web visible et invisible afin de glaner tous les renseignements susceptibles de faire avancer l’enquête : photos, vidéos, voix, textes, etc. Cet outil aura comme coéquipiers des analyseurs vocaux, des analyseurs d’images et même des algorithmes informatiques basés sur le « raisonnement incertain » (probabilités) et ainsi capables de reproduire l’expertise de l’enquêteur. Il sera capable aussi d’aller identifier des éléments particuliers reliés au crime — armes, drogues, etc. — dans toutes les images recensées (photos et vidéos).

Enfin, la plateforme suggèrera même à l’enquêteur la voie à suivre selon la menace potentielle affichée à l’écran. « Nous sommes en train de concevoir un outil pour faciliter la tâche du policier, pas pour le remplacer. La prise de décision reste humaine », précise cependant le spécialiste de l’analyse d’image.

Big Brother

À partir d’un nom ou d’un simple numéro de téléphone, l’enquêteur pourra demander : « Donne-moi tout sur cet individu! » La plateforme lui livrera alors un document complet et fiable sur le suspect et ses relations.

Aucun mot de passe ne lui résistera, car elle sera équipée d’outils de contournement des systèmes de blocage web. Reste alors le problème de l’anticipation. Car si aucun crime n’a encore été commis ou si l’on désire ficher de jeunes activistes, cette plateforme pourra-t-elle être utilisée?

Ce qui pose nécessairement la question de l’utilisation face aux libertés individuelles. « Jusqu’où le policier sera autorisé à fouiller dans la vie d’un individu, il faudra le définir. C’est une question d’éthique et de justice, et non pas de technologie », tranche le chercheur.

Ce projet de cybersécurité est issu d’une collaboration avec la Sûreté du Québec et la compagnie E-Profile.

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