C’est un des plus gros projets scientifiques du monde, mais il ne resurgit dans l’actualité que lorsqu’on parle politique. Le nouveau directeur général du projet international ITER, Bernard Bigot, nommé le 20 novembre, promet ainsi d’en «réformer radicalement la gestion».

Lorsque la construction en sera achevée, en 2020, ITER sera le premier réacteur nucléaire expérimental à fusion —c’est-à-dire un réacteur fonctionnant suivant les mêmes principes que le Soleil, soit la fusion nucléaire. Le mot important ici est «expérimental»: ITER sera un prototype de ce que serait un véritable réacteur à fusion, objectif qui appartient encore à un futur indéterminé.

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Quelle différence avec les réacteurs nucléaires des 50 dernières années, qui fonctionnent sur le principe de la fission? La fusion, elle, ne produit pas de déchets, et une fois en marche, la production d’électricité se poursuit pendant une durée pratiquement illimitée.

Le problème est qu’on ignore pour l’instant les technologies qu'il faudra maîtriser pour en arriver là. C’est pourquoi ITER, en construction dans le sud de la France, est un projet réunissant 35 pays, dont l’Union européenne, la Chine, l’Inde, la Russie et les États-Unis. La facture finale sera d’au moins 16 milliards$, plus un demi-milliard par année pour fonctionner.

Mais le projet a été marqué depuis 10 ans par de nombreux retards, des problèmes de gestion et des conflits entre les pays partenaires —d’où les promesses du nouveau patron. Le fait que la nomination du Français Bernard Bigot ait été annoncée maintenant bien qu’il ne remplacera son prédécesseur qu’en juillet prochain est vu comme le signe que les différents partenaires sont prêts à faire des compromis.

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