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Si la tendance se maintient, il faudra des siècles aux chercheurs pour cartographier l'ensemble des connexions qui forment notre cerveau. Mais des collègues à eux ont vu moins grand : ils viennent d'achever la carte du petit ver Caenorhabditis elegans.

Grand comme une virgule, composé de tout au plus un millier de cellules, il est l'animal préféré des biologistes dès qu'il s'agit d'essayer de décoder les plus simples des fonctions biologiques... ou moins simples, dans le cas présent. Mais son autre avantage est que parmi ce millier de cellules, un tiers sont des neurones : autrement dit, tout ce qui remplit 24 heures dans la vie d'un ver, se cache quelque part parmi ces 300 et quelques neurones.

L'équipe dirigée par le biologiste du développement Scott Emmons, du Collège Albert-Einstein de médecine à New York, a donc publié la première carte du « connectome » d'une espèce — c’est-à-dire les neurones, mais aussi les connexions entre elles, soit 7 000 en tout. Il faut rappeler que dans cette petite tête comme dans la nôtre, ce qui forge ce que nous sommes, ce n'est pas la liste des neurones, mais les connexions qu'elles établissent entre elles.

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La recherche est parue dans la dernière édition de la revue Nature, où elle a droit aux honneurs de la page couverture.

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Par contre, pour passer aux humains, il faudra de la patience, avec nos milliards de neurones et nos milliers de milliards de connexions... qui sont, qui plus est, sans doute très variables d'un individu à l'autre et d'une portion de la vie à l'autre. Dans un centre de recherche près de Chicago, l'un des ordinateurs les plus puissants du monde est actuellement mis à contribution pour cartographier le connectome de la souris, une tâche qui à elle seule, pourrait encore prendre au moins cinq ans.

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