Une équipe de chercheurs sud-coréens a étudié en laboratoire des oiseaux appelés les diamants mandarins (Taeniopygia guttata) et a jonglé avec les heures d’éclairage nocturne ou diurne. Dans certains cas, les chercheurs ont prolongé indûment la « nuit » de 3 heures et dans d’autres, ils ont allumé les lumières 3 heures plus tôt. Dans le premier cas, les oiseaux sont restés silencieux tant que l’obscurité a été maintenue, même s’ils étaient de toute évidence éveillés. 

Selon les chercheurs, ils auraient alors chanté avec davantage d’intensité. En comparaison, lorsque les lumières se sont allumées trois heures plus tôt que prévu, les oiseaux se sont aussi mis à chanter, mais moins fort.

La prolongation de la « nuit » augmenterait donc la « motivation » des oiseaux à chanter, concluent les chercheurs. Ils ont même entraîné les oiseaux à pousser un levier pour gagner 10 secondes de lumière artificielle; ceux chez qui la nuit était indûment prolongée ont été plus nombreux à pousser fréquemment le levier. 

Si cette recherche était élargie à d’autres espèces d’oiseaux, on pourrait peut-être en apprendre plus sur les modifications de leurs chants en fonction du moment de la journée. Une hypothèse exprimée par les chercheurs dans leur étude, déposée récemment sur le serveur de prépublication BioRxiv, est qu’au moment de pousser les premières notes, à l’aube, les oiseaux sont, un peu comme nous, encore enroués. Mais qu’ils gagnent en assurance dans l’heure qui suit. 

Rien de tout cela ne répond toutefois à la question centrale: pourquoi tiennent-ils tant à attendre l’aube? Au fil des années, les hypothèses n’ont pas manqué, mais le débat se poursuit.