exoplanetes-Kepler

En 2006, l’Union astronomique internationale (UAI) avait décrété que Pluton ne correspondait plus à la définition d’une planète. Si ça semblait compliqué à l’époque, ça n’est rien à côté de ce que c'est devenu aujourd’hui, alors qu’on vient de dépasser le seuil des 5000 planètes extrasolaires détectées —à quelques unités près toutefois, tout dépendant de la définition.

On n’a en effet toujours pas de définition claire de ce qui constitue une planète, même si ça fait une trentaine d'années que les premières exoplanètes, ou planètes tournant autour d’autres étoiles que notre Soleil, ont été détectées. Au-delà d’un critère très général, adopté en 2003 par l’UAI: tout objet faisant plus de 13 fois la masse de Jupiter est plutôt classé comme une étoile.

À l’autre extrémité du spectre, on exclut des exoplanètes les objets plus petits que nos propres planètes, mais comme ces plus petits objets commencent à peine à pouvoir être détectés, ce critère reste encore très arbitraire: rien ne garantit que notre système solaire est dans la « moyenne » des systèmes solaires.

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Comme quoi d’autres critères échappent possiblement aux astronomes, en 2018, le groupe de travail sur les exoplanètes de l’UAI s’était entendu sur deux aspects supplémentaires:

  • pour se qualifier comme planète, un objet doit faire moins de 1/25 de la masse de l’objet autour duquel il tourne;
  • et il doit avoir « fait le ménage de son voisinage », ce qui veut dire, en clair, qu’il ne s’agit pas juste d’un disque de matière au milieu duquel surgit un objet plus gros.

Mais tout le monde n’est pas heureux de ces nouveaux critères, détaille cette semaine le New Scientist. Entre autres parce qu’avec les télescopes actuels, il est impossible de dire si un objet a fait le ménage, attendu qu’un « disque » est composé d’astéroïdes et autres objets beaucoup trop petits pour pouvoir être détectés. Même les plus anciens critères sont flous: à plus de 13 fois la masse de Jupiter, un objet avec la même composition chimique que Jupiter commence un processus de fusion nucléaire qui peut le qualifier comme étoile. Mais il y a en réalité une zone grise entre les deux.

Ces incertitudes expliquent que l’annonce de la NASA, le 21 mars, comme quoi on aurait dépassé le seuil de la 5000e exoplanète (5005 plus précisément) reste sujette à débats, tout dépendant de la définition exacte de ce qu’est une planète. Mais elle permet au moins de mesurer le chemin parcouru depuis une époque, pas si lointaine, où les astronomes n'avaient même pas la preuve que des planètes tournaient autour des autres étoiles. 

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