
Il est bien connu que des températures plus chaudes favorisent la croissance de certaines espèces indésirables: mais quand on dit cela, on parle généralement de bactéries ou de moustiques qui favorisent la montée vers le nord de maladies infectieuses. Qu’en est-il du rat?
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Au terme d’une étude pas très réjouissante de la situation dans 16 métropoles (dont 13 des États-Unis, plus Toronto), des chercheurs concluent que les populations de rats grandissent plus vite dans les régions où la température moyenne s’est élevée le plus vite depuis un siècle.
La raison serait que des étés plus longs étirent la saison d’activité de ces animaux urbains (qui se réfugient davantage dans le sous-sol en hiver) en plus d’accroître la disponibilité de nourriture. Et comme il s’agit de grandes villes, qui sont elles-mêmes en croissance, cela fait davantage d'humains, donc davantage de déchets de nourriture, donc davantage d’opportunités pour les rongeurs.
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Les villes seraient bien avisées « d’intégrer les impacts biologiques de ces variables dans leurs futures stratégies de gestion », écrivent prudemment les chercheurs, dirigés depuis l’Université de Richmond, en Virginie. L’étude est parue le 31 janvier dans la revue Science Advances.
Dans 11 des 16 villes étudiées, la population de rats était en nette croissance —les plus fortes croissances étant à Washington, qui n’est pas très loin de Richmond, San Francisco, Toronto et Amsterdam. Ce sont les villes qui, dans la liste retenue par les chercheurs, ont vu la température augmenter le plus depuis 100 ans.
Le bémol est que leur liste laisse de côté beaucoup de métropoles, de Mexico à Rio de Janeiro. Ce sont toutefois des villes qui avaient bien peu d’hivers: avec elles, la démonstration d’un lien entre le réchauffement et les rats serait peut-être plus difficile à faire. Alors qu’en comparaison, toutes les villes qui voient leurs hivers rétrécir ont peut-être des raisons de redouter ces petites bêtes…