Rouler en ne produisant pratiquement que de la vapeur d'eau et du gaz carbonique, extrêmement peu de monoxyde de carbone et  quasiment pas de polluants secondaires, c’est possible et cela a déjà été fait. Vous serez même autorisés à circuler sans restrictions les jours de pics de pollution.

Le GNV ou gaz naturel pour véhicules fonctionne donc. Certains pays comme l’Inde et la Nouvelle-Zélande l’utilisent même à grande échelle et ne peuvent que s’en féliciter. Tout d’abord, ce type de carburant permet de réduire de 25% les émissions de CO2 par rapport à l’essence et de 80% celles d’oxyde d’azote, et outre son prix très avantageux, les émissions de particules du GNV sont faibles, voir nulles. De plus, après extraction, le gaz naturel ne nécessite pas de traitement lourd comme le pétrole qui doit être distillé dans d'imposantes raffineries.

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La bonne nouvelle, c’est que tous les véhicules peuvent être modifiés et convertis à la bi-carburation : essence-GNV. Une fois installé, ce dispositif permet au conducteur de choisir le carburant qu’il désire utiliser par le biais d’un interrupteur placé sur le tableau de bord. Outre la réduction des coûts de consommation — qui ne vont pas en diminuant — et de notre dépendance au pétrole, l’avantage majeur du GNV est la réduction de la pollution, et cela, sans entrainer de perte énergétique. Son indice d'octane est de 130 alors que celui de la meilleure des essences sans plomb n'est que de 98 !

Lors de la Seconde Guerre mondiale, on a équipé des véhicules pour pouvoir rouler au gaz de ville du fait de la rareté de l’essence, et ça a marché. Malheureusement, après la guerre, cette tendance s’est essoufflée et le bon vieux moteur qui fait «vroum vroum» a pris d’assaut le marché de l’automobile. L’essence était bon marché et les moteurs V8 consommant du 20 litres au 100 kilomètres assez courants. Vous connaissez la suite.

Toutefois, suite de la découverte du gisement de gaz naturel de Lacq, en France, l’utilisation de ce type de carburant se développe mais elle restera néanmoins marginale. Il a tout de même fallu trouver une solution pour régler le problème du stockage, car vu qu’il s’agit d’un gaz et non d’un liquide, le GNV prend plus de place que l’essence par « litre d'essence équivalent » (LEE). Cela a été chose faite lors de la construction en usine de véhicules GNV par l’installation d’un réservoir sous le véhicule. Fiat, Volkswagen, Peugeot, Toyota, Honda, Citroën, Renault, Chevy Taxi (vendus au Pérou) et autres font parti des constructeurs automobiles ayant emboité le pas à cette solution de rechange écologique en créant des véhicules bi-carburés.

Il faut savoir que les réserves de gaz naturel, contrairement au pétrole, sont équitablement réparties dans le monde. Une exploitation de cette ressource nous éviterait les conséquences politiques que nous connaissons et permettrait également d’attribuer à chaque pays sa responsabilité face à l’exploitation de ce carburant.

— Alors, ça gaze ? — Ça roule !

Guillaume B.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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