
Préparant aujourd’hui mon départ pour une semaine de vacances dans le Bas-du-fleuve, je prends tout de même une petite heure ou deux pour vous parler de la prochaine rencontre un peu spéciale du « club de lecture » de mon livre « Notre cerveau à tous les niveaux ». Spéciale car comme c’est la 5e rencontre et que dans le livre elle consiste en une randonnée au mont Royal comme si c’était un modèle géant de cerveau humain, eh bien on va… faire la même chose et aller sur place faire la randonnée ! Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est que j’ai été hier faire du repérage sur la montagne et que je suis pas mal satisfait du nouveau trajet que j’aurai à vous proposer à travers votre « forêt de neurones ».
Car la première fois que je l’ai faite cette randonnée cérébrale, c’était en 2015 dans le cadre de l’UPop Montréal. Et ce fut toute une très longue marche de plus de deux heures qui nous avait fait parcourir tant ce que j’avais appelé « l’hémisphère sain » (le parc du mont Royal) que « l’hémisphère Alzheimer » (le cimetière du mont Royal) ! C’est pour ça qu’avec Yvon à l’été 2022, j’avais ramené la marche uniquement dans le parc du mont Royal comme vous avez pu le constater dans le livre. Et il y avait eu en plus quelques « ellipse », c’est-à-dire des bouts de déplacement entre deux centres d’intérêt que j’avais sauté dans le bouquin.
Et donc dans l’esprit de rendre cette version-ci de la marche encore plus « concentrée », j’en ai redessiné de grands bouts ! Et je suis pas mal content du résultat qui évoque encore plus fidèlement l’emplacement relatif réel des différentes structures cérébrales présentées (en particulier ma séquence thalamus, hypothalamus, hypophyse et mon nouvel hippocampe dans le lobe temporal médian !).
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Voilà, je ne vais pas en dire plus pour l’instant, le but de ce court billet étant d’annoncer l’événement assez tôt pour vous permettre de le mettre à votre agenda si ça vous intéresse et si vous êtes à Montréal dans trois semaines, plus précisément mardi le 29 juillet prochain, à 17h. Rendez-vous au pied du monument George-Étienne Cartier au parc Jeanne-Mance, juste à l’ouest de l’avenue du Parc, au pied du mont Royal !
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Ah et puis tiens, un petit extra sur lequel je suis tombé hier par hasard. Ça fait longtemps que je veux vous parler d’Albert Moukheiber, psychologue et neuroscientifique français qui fait beaucoup de vulgarisation des mécanismes du cerveau qui sous-tendent nos raisonnements et notre vision du monde. J’y reviendrai sans doute quand j’aurai plus de temps, mais je vous mets tout de suite cette petite vidéo de 12 minutes tournée le 17 juin dernier, alors qu’il était l’invité de l’Académie du Climat pour éclairer l’audience de son expertise de psy sur la question de la responsabilité individuelle dans le problème écologique et climatique.
Et il explique bien pourquoi, dans la mesure où le bon modèle pour penser l’être humain est celui d’un système complexe « cerveau-corps-environnement », le niveau d’analyse cérébral seulement (et encore moins celui de sa « rationalité ») n’est pas le bon niveau pour chercher à transformer les comportements (dans un sens moins destructeur pour l’environnement ici). Mais que c’est plutôt par des changements de contextes, suggérés ou imposés par des lois, que la bibitte humaine dans son ensemble peut alors se comporter autrement. Il y aurait long à dire là-dessus et je développe moi aussi ces idées dans mon livre en allant dans la même direction. C’est pour ça que je voulais vous parler de Moukheiber, car on n’est pas des masses encore à montrer qu’on ne s’en sortira pas, collectivement, à moins de prendre conscience qu’en construisant nos environnements, physiques ou numériques, on construit aussi nos propres « mind », comme disait le philosophe des sciences cognitives Andy Clark.