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C’est depuis l’Antiquité que les médecins et guérisseurs connaissent les effets antibactériens du miel. Toutefois, il aura fallu quelques millénaires pour identifier la molécule clé associée à ses propriétés antibiotiques, la " Défensine ".

Produit par les abeilles à partir du nectar des fleurs qu’elles butinent, le miel possède des propriétés curatives que les Grecs et les Romains utilisaient pour soigner les blessures, infections et problèmes digestifs. Malgré des recherches scientifiques qui ont pu montrer que le miel possédait effectivement des propriétés antibiotiques, ce n’est qu’en 2010 que son mécanisme d’action a été élucidé.

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C’est à une équipe néerlandaise que revient la découverte de la composante du miel impliquée dans son action nocive contre les bactéries. Ils ont d’abord soumis des bactéries pathogènes ou résistantes aux antibiotiques, à différentes concentrations de miel pour en mesurer l’effet. Les microbiologistes qui ont réalisé cette étude ont choisi 3 bactéries impliquées dans les cas de toxi-infections alimentaires (Bacillus subtilis, Escherichia coli et Staphylococcus aureus) et 4 autres plus dangereuses, associées plutôt aux infections acquises dans les hôpitaux (Escherichia coli résistant aux bêta-lactames, Staphylococcus aureus résistant à la methicilline (SARM), Enterococcus faecium résistant à la vancomycine (ERV) et Pseudomonas aeruginosa résistant à la ciprofloxacine) Toutes ces bactéries ont été tuées par des concentrations de 10 à 20% de miel (1 à 2 mL de miel dans 10 mL de bactéries) ce qui confirme l’action antibactérienne de ce dernier.

Les chercheurs ont ensuite éliminé une par une les différentes composantes du miel, afin d’identifier la (ou les) molécule(s) responsable(s) de son effet contre les bactéries. Ainsi, après avoir entre autres éliminés le peroxyde d’hydrogène et le méthylglyoxal contenu dans le miel, les chercheurs ont découvert que le retrait d’une protéine connue sous le nom de "défensine" réduisait presque totalement la capacité du miel à tuer les bactéries. Une fois tous les tests de vérification effectués, ils ont pu conclure que c’est bel et bien la défensine qui confère la majorité du pouvoir antibactérien au miel.

Et le mal de gorge dans tout ça? En plus de son action antibactérienne, le miel est également reconnu pour le traitement du mal de gorge. Dans ce cas-ci, c’est le dextrométhorphane que contient le miel qui nous soulage. Mieux connu en pharmacie sous le nom de DM, le dextrométhorphane est un antitussif, c.-à-d. un médicament contre la toux. Comme les infections de la gorge et la toux vont souvent – mais pas tout le temps – de paire, on comprend mieux pourquoi les breuvages à base le miel sont des incontournables lorsque l’on souffre de maux de gorge!

Le miel est toutefois une substance très sucrée. Il est donc préférable d'éviter d’en consommer en trop grande quantité, car il ne faut pas oublier qu'une diète riche en sucre est un facteur de risque pour le développement du diabète.

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Patrick D. Paquette, microbiologiste, M.Sc.(c), Mcb.A., RMCCM Consultant en microbiologie & prévention des infections

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