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La guerre des régimes est déclarée. « Low fat versus Low carb », distillait (une fois de plus) la nation médiatique américaine la semaine dernière. Un débat calorique à saveur aigre-douce qui cache une vaine chasse à l’obésité dans un pays où 70 % des personnes sont en surpoids ou obèses. Et, si pour réduire l’obésité, on coupait dans la pauvreté plutôt que dans les gras ou les calories?

Aujourd’hui, les personnes à faibles revenus peuvent difficilement se permettre un autre régime que celui du fast-food. Au coin de la rue, l’obésité guette. Son amie intime, la pauvreté, lui assurant toujours de faire enfler les rangs de ses malheureux bénéficiaires.

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Et, si un tiers des adultes américains sont obèses, les plus défavorisés payent le plus lourd tribut à la santé selon un rapport de l’organisation Trust for America’s Health sur l’évolution de l’obésité. En 2014, plus de 33 % des adultes qui gagnent moins de 15 000 dollars par an sont obèses, contre seulement 25,4 % de ceux qui émargent au moins à 50 000 dollars. Une des recommandations du rapport? Réduire les disparités.

D’après la dernière étude publiée dans le Journal of the American Medical Association Internal Medicine, ce n’est pas gagné. En moyenne, le régime alimentaire des États-Uniens s’est amélioré d’un point de vue qualitatif entre 2005 et 2010.

En moyenne seulement! Pendant la même période, l’écart en terme de qualité du régime alimentaire a doublé entre les Américains les plus riches et les plus pauvres. Les coûts plus élevés d’un repas sain ou même l’accès limité dans les quartiers pauvres à des supermarchés proposant une bonne diversité de produits alimentaires pourraient expliquer cette tendance inquiétante.

Un peu de vert dans le porte-monnaie Pour renverser la tendance, l’opération Double Up Food Bucks, une initiative lancée au Michigan par the Fair Food Network, tente une expérience grandeur nature depuis 5 ans.

L’idée est simple : toute personne qui reçoit des coupons alimentaires dans le cadre du programme d’aide alimentaire (Supplemental Nutrition Assistance Program ou SNAP pour les intimes) et qui les utilise pour acheter des fruits et des légumes cultivés localement voit le montant dépensé doublé. Par exemple, 20 $ pour 10 $ de coupons dépensés dans des produits maraichers. Une initiative qui a un double avantage : donner plus d’argent aux personnes à faibles revenus pour mieux s’alimenter et investir l’argent dans sa communauté en soutenant les fermiers du cru.

Oui, mais est-ce que cela mène à la diminution de la pauvreté et à la réduction de l’obésité au pays? L’Université du Michigan se penche sur la question.

Ce qui est sûr : l’opération Double Up Food Bucks est un succès répété chaque année dans un État qui présente le 11e plus haut taux d’obésité adulte aux États-Unis. Les bénéficiaires n’augmentent pas seulement le nombre de produits locaux achetés, mais améliorent aussi leur mode de consommation et leur régime alimentaire. Quant à savoir si leur diète est faible en gras ou en calories, cela demeure une question de riches ou de scientifiques.

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