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Dans la lumière douce du petit matin, nous avons attendu le navire pour traverser le bras de mer nous séparant d’Hiroshima. De l’autre côté se trouvait l’autobus devant nous mener à la ville. Dans le car, nos interprètes sont assis près de moi : Miss Ito, qui est née au Canada, ainsi qu’un journaliste qui a vécu 20 ans aux États-Unis.

Il ne fallut que peu de temps avant que l’odeur de mort commence à empester. Je me surpris à m’être habitué à cette odeur. Cependant, comme si la Nature avait voulu amplifier le rappel de l’horreur des évènements qui s’étaient passés ici, des nuées de mouches emplissaient l’atmosphère. Nous subissions continuellement le harcèlement de ces essaims si denses qu’ils en étaient quasi opaques. Nous avions le choix entre rouler les fenêtres fermées et risquer d’étouffer dans l’air pestilentiel ou de les ouvrir et risquer d’avaler des diptères en parlant. Des deux, la première option fut préférée. Face à cette vision d’horreur, dans mon esprit, deux images se bousculaient, la description de la saison des insectes dans le Grand Nord par mon père, et celle de Belzébuth, prince des démons et seigneurs des mouches. Pour les Japonais, cette odeur marquait la présence d’Izanami, déesse de la création et de la mort.

Ce texte est présentement retiré en vue d’une publication revue et amplifiée sous forme de livre.

Chapitre 11 : Gagner la paix

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Chapitre 13 : Soirée entre amis

 

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