Panier

« C’est la dose qui fait le poison. » Bien que cette célèbre citation de Paracelse se soit avérée dans de nombreuses circonstances, la publicité alimentaire est loin de l’adopter. En effet, on ne compte plus les aliments bannis ou vénérés, à un point où il devient difficile de s’y retrouver.

Devrait-on éliminer le gluten ? Boire du lait ? Évincer la viande ? La viande, justement. En 2015, on se rappellera que l’Organisation mondiale de la santé avait officialisé le statut de la viande transformée comme « comme cancérogène pour l’homme ». Il n’est donc pas surprenant qu’à la suite de cette annonce, une vague d’inquiétude à l’égard de la consommation de viande se soit propagée.

Réfléchissons un instant. Le végétarisme serait-il vraiment la solution ? Ce n’est plus un secret : plusieurs recherches démontrent que le régime végétarien est corrélé à une réduction de l’incidence des maladies cardiovasculaires. Il est certain que des aliments plus pauvres en gras contribuent à une vie plus saine. Mais est-ce l’unique facteur de risque ? La recette secrète de la santé ?

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Selon l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM), les trois piliers d’un cœur en santé sont un environnement sans fumée, 30 minutes d’exercice physique modéré par jour et une alimentation équilibrée. Cette dernière se caractérise par une grande consommation de fruits et de légumes ainsi qu’une diminution du sucre, du sel et des plats préparés par l’industrie. Éliminer la viande ? Pas selon l’ICM !

Sur le plan de l’environnement, le bœuf est extrêmement gourmand en eau. Pour en produire un kilogramme, il faut 15 415 litres d’or bleu. C’est énorme ! En revanche, une des alternatives proposées, la production d’une même quantité de noix, consomme 9 063 litres d’eau, soit plus que le porc et le poulet. Dégustez bien vos amandes, car chacune d’entre elles a requis quatre litres d’eau avant d’être dans votre assiette.

Mais que faire de la maltraitance animale ? Des millions de poussins mâles meurent chaque année pour simplement avoir été du mauvais sexe. L’industrie laitière a aussi son lot de reproches. Séparation du veau et de sa mère, des vaches qui passent leur vie entravées... Cependant, rappelons-nous que le végétarisme ne prohibe pas le lait ou les œufs. Il encourage donc aussi, indirectement, les mauvais traitements accordés aux animaux par les grandes industries. Il existe toutefois des options plus respectueuses de la vie animale pour les omnivores qui se soucient de cette situation.

Qui croire ? Et si ce n’était pas un choix tranché ? Et si la dose faisait réellement le poison ? Nous sommes quotidiennement bombardés d’informations drastiques. Si ce n’est pas la panacée, c’est automatiquement dangereux. Les extrêmes sont accrocheurs, mais ne laissent aucune place aux nuances. Les extrêmes ne créeraient-ils pas eux-mêmes le problème ? Nous sautons sur des effets de mode comme sur des solutions ultimes, sans penser que ces derniers ont également des conséquences. 

Et si la modération avait meilleur goût ?

- Ce billet a été rédigé par Marianne Bissonnette, Akhlasse Hamdan et Camille Trudelle, étudiants du programme court en communication scientifique offert à l'Université du Québec à Montréal.

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