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J’ai découvert récemment le site web « Functional Neuroanatomy » de l’University of British Columbia et je voudrais simplement partager cette ressource avec vous en ce milieu d’été où l’on a peut-être un peu plus de temps pour explorer un tel site. C’est qu’il y en a du matériel sur l’anatomie du cerveau sur ce site de vulgarisation scientifique très soigné et riche en contenu de toute sorte !

Sa plus grande qualité est peut-être d’utiliser de vrais cerveaux pour nous présenter ses différentes structures à travers ses modules interactifs et ses vidéos où ces cerveaux sont manipulés par des experts. Ce qui est particulièrement bien fait, ce sont ces animations qui font apparaître sur ces cerveaux réels des zones colorées avec les noms des structures associées au fil des explications.

La navigation est aussi très intuitive, à partir d’une page d’accueil avec différentes portes d’entrées qui nous permettent d’aborder le riche contenu du site de différentes façons : par « Regions of the Brain », par Ies « Interactives Modules », par les vidéos ou les reconstitutions 3D de cerveaux que l’on peut faire tourner dans toutes les directions avec la souris comme si on les tenait dans nos mains. Vraiment impressionnant ! Tout comme les « Cross-Sections », ces tranches de vrais cerveaux où l’on peut cliquer sur les noms des structures pour les faire apparaître sur les coupes coronales et horizontales. Très éclairant pour comprendre comment la forme et la position d’une même structure évolue selon l’endroit de la coupe.

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Il s’agit donc d’un excellent site de neuroanatomie qui rappelle ce que j’ai essayé de faire, avec moins de moyens, dans certaines pages du Cerveau à tous les niveaux. Le fait que ce travail soit aussi sous une licence Creative Commons le rapproche aussi de l’esprit de partage des connaissances du Copyleft de mon site. Il y a même une petite partie sur les bases physiologiques de la communication neuronale dans la section « Introduction to Neuroanatomy ».

Cela révèle cependant en même temps les limites d’un tel site, et peut-être aussi un peu ses dangers. Dans le sens où l’on aura beau avoir l’approche la plus belle, précise et pédagogique qui soit, cela ne restera toujours que la moitié de l’histoire. Car notre cerveau est dynamique, pas statique. Il faut bien sûr connaître toutes ces structures cérébrales et tous ces faisceaux d’axones qui les relient. Mais ce qui nous permet de penser, de raisonner et de nous émouvoir ne peut se comprendre qu’en considérant les réseaux dynamiques qui se forment et se déforment constamment sur ces voies anatomiques. Autrement dit, c’est bien beau avoir une carte routière, ce qui va nous intéresser vraiment, c’est de savoir quelles routes sont les plus utilisées et où il y a des embouteillages et à quel moment de la journée !

C’est pourquoi ne considérer que l’anatomie peut être dangereux dans le sens où il incite à penser qu’une structure prend en charge une fonction, ou plusieurs fonctions, comme on l’évoque dans ce site. La section sur le système limbique et le langage que j’ai regardé un peu n’a pas pu échapper complètement à cette difficulté ou à ce piège. Alors que l’on sait qu’il y a énormément de chevauchement et de réutilisation dans nos réseaux cérébraux. Et que c’est l’aspect dynamique de ces assemblées de neurones transitoires qui permet commencer un tant soit peu à entrevoir comment ces 86 milliards de neurones et autant de cellules gliales nous font agir et sentir. Et avoir conscience de tout cela. Et même, peut-être encore plus étrange, ne pas avoir besoin de notre conscience pour faire la plupart des choses que l’on fait chaque jour.

C’est cette difficulté inhérente à la compréhension de cet objet si complexe qu’est notre cerveau que j’ai essayé de contourner un peu avec les différents niveaux du Cerveau à tous les niveaux. Et c’est aussi ce que j’essaie de faire avec le gros projet d’écriture qui m’occupe depuis un an. Et qui m’occupera encore au moins une autre année pour ces mêmes raisons !

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