
Le nouvel Observatoire Rubin, au sommet d'une montagne du Chili, fait beaucoup parler de lui dans la communauté astronomique, avec ses toutes premières images du cosmos dévoilées le 23 juin. Mais il a aussi, au passage, permis de découvrir 2104 nouveaux astéroïdes.
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Décrites comme « superbes », les premières images contiennent pas moins de 10 millions de galaxies, dont plusieurs n’ont jamais été observées auparavant. Et ce, dans une seule région du ciel nocturne.
Comme on parle de galaxies situées à des millions, voire à des milliards d’années-lumière, des astéroïdes dans notre propre voisinage —notre système solaire— peuvent sembler banal. En fait, les astronomes les ont désignés ironiquement par le terme anglais « photobomb » —lorsqu’un intrus s’interpose inopinément dans une photo. Sauf que le chiffre rend la chose moins banale: à ce rythme, l’observatoire pourrait en découvrir 5 millions dans les 10 prochaines années —sa durée de vie prévue— soit cinq fois plus d’astéroïdes que tous ceux détectés depuis 200 ans.
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Créé pour réaliser la carte la plus complète du ciel de l’hémisphère Sud, doté de la plus grande caméra numérique au monde, qui le rend capable de prendre un millier d’images par nuit, l’Observatoire Vera C. Rubin devrait accumuler, durant sa première année d’existence, plus de données que tous les observatoires optiques actuels, selon un communiqué de l'observatoire. Cette quantité inédite de données devrait, espèrent astronomes et astrophysiciens, permettre au passage de mieux comprendre la nature de la matière sombre et de l’énergie sombre.
Mais considérablement plus près de nous, découvrir autant d’astéroïdes devrait aussi satisfaire ceux qui souhaitent accroître la protection de notre planète contre les risques de collisions cosmiques. La plupart des astéroïdes gravitent autour du Soleil sur une orbite régulière située entre Mars et Jupiter. Mais un nombre inconnu d’entre eux, appelés géocroiseurs ou « Near-Earth objects », ont des orbites qui les amènent à croiser celle de la Terre —avec le risque, minime mais bien réel, que lors d’un de ces passages, la Terre et l’astéroïde se trouvent au même endroit en même temps.
Ci-dessus: une vidéo du New Scientist et de l’Observatoire Vera C. Rubin