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Plus les tempêtes solaires endommageront les satellites d’Elon Musk, plus on pourra prévenir les impacts des prochaines tempêtes solaires.

C’est que la série de satellites de communications Starlink que met en orbite depuis 2019 la compagnie d’Elon Musk, SpaceX, constitue du jamais vu dans l’histoire de l’exploration spatiale: avec quelque 9000 satellites qui tournent actuellement là-haut, cela représente plus de la moitié de l’ensemble des satellites en orbite. À terme, la compagnie a même annoncé son ambition de se rendre jusqu’à 30 000 satellites, formant un réseau —une « mégaconstellation »— en orbite basse capable de fournir un accès à Internet à l’ensemble de la planète. 

Or, si on sait depuis les débuts de l’exploration spatiale que tout ce qui tourne autour de la Terre est vulnérable aux éruptions solaires —dont les particules chargées électriquement peuvent endommager des composants— on n’a jamais eu l’occasion de mesurer cet impact sur un aussi grand nombre. C’est ce qu’ont tenté de faire trois chercheurs de l’Université de Californie, dans une étude déposée sur le serveur de prépublication ArXiv: observant les données de navigation des satellites pendant une éruption solaire survenue en mai 2024, ils ont conclu que les satellites Starlink qui étaient du côté de la Terre faisant face au Soleil étaient descendus d’un demi-kilomètre. 

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C’est une mince perte sur une altitude de 550 km, mais significative, parce que l’atmosphère est elle aussi affectée par cette tempête de particules —il se produit une forme de « dilatation »— au point d’accroître la résistance qu’elle impose aux satellites évoluant en orbite basse. De plus, les satellites évoluant à proximité des deux pôles étaient eux aussi affectés, parce qu’il s’agit d’une région où le champ magnétique entourant la Terre se réduit à un entonnoir, faisant passer un flot accru de particules. 

Mais l’impact ne s’arrête pas là: comme ces satellites forment une « constellation » dans laquelle chacun communique avec les autres, si un engin perd de l’altitude, son plus proche voisin doit modifier sa propre altitude pour rester aligné —à la manière des mailles d’un filet. Il en résulte un effet que les chercheurs comparent aux ondulations d’une vague. Et cet effet peut créer des problèmes aux satellites des autres compagnies ou des autres pays, qui naviguent eux aussi sur des orbites basses et doivent tout à coup éviter une collision. 

Là où un satellite avait jadis une orbite facile à prévoir, Starlink hausse en effet le niveau de difficulté et le risque de collision, commentent les chercheurs. 

En 2022, une éruption solaire plus puissante avait renvoyé sur Terre 40 satellites Starlink qui venaient tout juste d’être lancés. Les observateurs s’étaient à ce moment étonnés que personne chez SpaceX n’ait songé à retarder le décollage, face à cette éruption qui était pourtant en cours depuis quelques jours.

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