Évidemment, ça aurait été plus facile si la sonde Phoenix s’était posé sur une banquise. Malheureusement pour les lointains Terriens, même à proximité de ce Pôle Nord martien, tout ce qu’elle a à se mettre sous la patte, ce sont des minuscules fragments de glace dans un océan de poussière. Il y a des semaines que les ingénieurs de la NASA observent ces infimes taches blanches qui brillent au Soleil puis fondent, et qu'ils espèrent pouvoir en analyser au moins une.
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C’est justement en prenant une pelletée de poussière, mercredi dernier, et en la plaçant dans un de ses huit fours, que Phoenix a révélé qu’il avait enfin ramassé un peu de glace au passage. Et encore les Terriens ont-ils eu de la chance : l’échantillon, ramassé à 5 centimètres de profondeur, aurait pu fondre une fois à « l’air libre ». La température clémente a fait en sorte que c’est une sorte de neige mouillée qui est entrée dans Phoenix.
Qui plus est, les fours, dont ça devait être l’activité principale —c’est-à-dire recevoir un contenu suspect, et le chauffer légèrement, à 2 degrés Celsius, pour en « renifler » ce qui s’évapore— ont été récalcitrants : depuis l’arrivée de Phoenix sur Mars le 25 mai, les analyses ont tourné court, d’abord en raison d’un court-circuit dans le premier four, puis à cause d’un fragment coincé dans un des filtres pendant deux semaines.
Pendant ce temps, le compteur tourne : la mission, qui a coûté 420 millions$ n’était censée durer que trois mois, ce qui aurait dû être largement suffisant pour faire fondre de la glace et détecter, peut-être, d’autres composants chimiques. C’est seulement jeudi dernier que le directeur du programme d’exploration Michael Meyer a annoncé une extension de cinq semaines, soit jusqu’à la fin-septembre. Au coût de 2 millions$ supplémentaires. Pendant que l’hiver martien approche et que les journées raccourcissent, au grand déplaisir des batteries solaires.