Tout a commencé le 29 mai, à Sidoarjo, ville côtière située à environ 700 kilomètres à l’est de Jakarta, pendant un forage d’exploration gazière. Les ouvriers de la compagnie Lapindo Brantas Inc. tentent alors de libérer leur foreuse, bloquée à 2800 mètres de profondeur. Soudainement, un geyser de boue et d’eau apparaît à un peu plus d’une centaine de mètres. Aujourd’hui, celui-ci coule toujours. Et on ne sait pas quand il s’arrêtera.

C’est en perforant une formation de carbonate, que les ouvriers ont provoqué le relâchement d’un phénoménal volume de vapeur et d’eau sous pression, disent les experts. En se frayant un chemin vers la surface, l’eau et la vapeur érodent l’argile des strates supérieures et s’y mélangent, créant des rivières de boue.

Mais si les premières initiatives pour arrêter le flot ont été prises en août, on craint maintenant que les pluies intenses –la saison humide débute en novembre– n'enveniment la situation. Des équipes d’urgence ont donc commencé à creuser un puits pour contenir l’éruption et organisent la conversion d’un canal d’irrigation pour qu’il reçoive la boue pendant les pluies intenses.

Les villageois espèrent que ces mesures seront suffisantes pour ne pas faire davantage de victimes. Et pour les 3000 personnes ayant déjà perdu leur emploi, le responsable de l’accident devra payer. Erman Suoarno, ministre de la Main-d’œuvre et de l’Immigration, vient en effet d’annoncer que Lapindo Brantas devra trouver du travail à ses chômeurs et donner de l’argent à ceux qui fêteront la fin du Ramadan le 24 octobre.