Un nouvel outil vient de faire son apparition dans le monde de la recherche médicale. C’est à San Francisco qu’Apple a lancé hier sa nouvelle plateforme: ResearchKit. Cette nouvelle plateforme permet de concevoir et d’administrer des études cliniques dans le domaine de la santé, et le tout à partir d’applications iPhone.
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Bien qu’il existe déjà une pléiade d’applications axées sur la santé, la différence est que cette plateforme vise plutôt à faciliter le travail des chercheurs. Comme il s’agit d’un logiciel libre, les scientifiques peuvent facilement et sans frais concevoir des études pour les mettre à la disposition du public. Celui-ci n’a ensuite qu’à cocher à quelles études il veut participer et le tour est joué! Les données ainsi récoltées peuvent alors se retrouver chez le chercheur qui a élaboré l’étude, ou être mises à la disposition de toute la communauté scientifique, selon ce que choisit l’utilisateur.
Avec des ventes de plus de 169 millions de téléphones Apple en 2014, il n’est pas étonnant que des chercheurs y voient un immense bassin de données. Il s’agit d’ailleurs du principal atout de cet outil puisque les études peuvent s’effectuer sans limites géographiques.
Ray Dorsey est neurologue pour Sage Bionetworks, une compagnie à but non lucratif qui a développé une application pour suivre les signes et symptômes de la maladie de Parkinson. En entrevue avec Nature, il affirme que 680 personnes ont téléchargé l’application dans les trois premières heures, alors que la plus grande étude sur cette maladie concernait 1700 personnes. Leur espoir est maintenant d’avoir plusieurs dizaines de milliers de participants dans le monde.
La plateforme ResearchKit permet aussi de récolter des données à partir d’un appareil provenant d’une tierce partie. On pense notamment à un glycomètre qui communiquerait directement avec le iPhone, donc directement avec la base de données des chercheurs.
Par contre, l’utilisation de ce logiciel induit un biais important dans les données récoltées. C’est qu’elles sont limitées aux utilisateurs du dernier modèle de iPhone. Ray Dorsey explique qu’il est difficile de généraliser ensuite aux personnes n’ayant pas ce modèle de téléphone.
Est-ce que l’expérience sera un succès? Est-ce simplement un coup de pub de la part d’Apple? Nous le verrons bientôt, puisque la plateforme deviendra disponible aux développeurs au cours du prochain mois. Pour l’instant, on y retrouve cinq applications se penchant sur l’asthme, le cancer du sein, la santé cardiovasculaire, le diabète et la maladie de Parkinson.
Jean-Philippe Dion




