La science-fiction est fréquemment en avance sur les idées utilisées en science, par exemple dans le cadre de l’exploration spatiale, de l’informatique, ou même des nouvelles biotechnologies comme la génomique. Trente ans avant Hiroshima et Nagasaki, H. G. Wells prédisait le pouvoir destructeur de l’énergie atomique et son utilisation militaire, et le clonage faisait déjà partie des tropes de la science fiction des années 1960.
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Lors de la table ronde, un consensus s’est rapidement dégagé : la Singularité technologique constitue le nouveau paradigme auquel les auteurs de science-fiction sont maintenant confrontés. Le concept a été mis de l’avant par Vernor Vinge en 1986 dans son roman La captive du temps perdu . Inspiré de la loi de Moore, qui stipule que la puissance de calcul des ordinateurs double tous les 18 mois, on peut extrapoler que l’évolution exponentielle de la technologie atteindra bientôt un point au-delà duquel il ne nous sera plus possible de l’appréhender. D’ici une trentaine d’années, nous aurons créé des intelligences artificielles supérieures aux humains, qui s’engageront alors d'elles-mêmes dans un cycle de d’amélioration mutuelle.
Pour l’instant, les écrivains tentent de contourner ce mur épistémologique en utilisant des personnages éloignés de l'action principale ou postulent des mécanismes qui en retardent ou annulent les effets de la Singularité. (Asimov le faisait constamment avec ses Trois lois de la robotique). Sans doute, tout comme les Trois Lois, et malgré les prédictions nous la promettant dans une ou deux générations, la Singularité nous paraitra bientôt trop lointaine pour continuer à nous obnubiler. Mais nous sommes maintenant douloureusement conscients que la rapidité des progrès technologiques et des changements sociaux qu'ils impliquent transformeront peut-être notre monde au-delà de nos prévisions, sans commune mesure avec le passé.
Comme disait Yogi Berra, “ c'est difficile de faire des prédictions, surtout à propos du futur. ”
D’autres concepts développés par les auteurs de science-fiction, tels que Karl Schroeder dans Lady of Mazes et Vernor Vinge dans Rainbows End font référence à des réalités virtuelles personnalisées où les individus effectuent tous les gestes de leur vie quotidienne apparemment normalement, tout en ayant l'impression de vivre dans un monde imaginaire de leur choix.
Mais si vous pensez que tout cela n'est que de la science-fiction, sachez que Schroeder est régulièrement invité par l'Armée canadienne pour donner des conférences sur les innovations susceptibles d'améliorer les technologies dont se servent nos troupes !