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Une équipe de chercheurs de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) ainsi que de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) a sillonné l’Arctique canadien, en août dernier, à bord de l'Amundsen dans le but de récolter des séquences sédimentaires en périphérie des glaciers situés sur l’île d’Ellesmere (champ de glace de Manson) et l’île de Baffin (calotte glaciaire Penny). La prise de carottes de sédiments permet aux chercheurs de revenir environ 15 000 ans en arrière. Ceci permet de comprendre l’impact des changements climatiques passés, et de mettre en perspective les changements actuels.

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Glaciers rejoignant la mer  — Photo : Jade Brossard 

Une étude récente effectuée sur une courte séquence sédimentaire (~43 cm) échantillonnée durant la mission de l’Amundsen en 2017 montre, encore une fois, les impacts des changements climatiques que nous vivons depuis plusieurs décennies. Des résultats préliminaires révèlent que le glacier Belcher, subit un rétrécissement alarmant, et ce, particulièrement depuis les années 1960. Ce glacier fait partie de la calotte glaciaire du Devon, sur l’île du même nom, et est le principal glacier de décharge vêlant 30 % du volume total d’iceberg provenant de la calotte glaciaire. Une augmentation de certains indicateurs détritiques (tels les plagioclases, la magnétite, l’azote 15 et bien d’autres) et du taux de sédimentation (de 0,062 cm/an à 0,145 cm/an) a été observée durant les dernières décennies. Ceci indiquerait un recul important du glacier Belcher probablement lié au réchauffement climatique.

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Carottage de sédiments  — Photo : Jean-Carlos Montero-Serrano

Les sédiments récoltés durant la mission de 2018 serviront de comparaison pour savoir si ces glaciers subissent aussi les impacts des changements climatiques. L’étude des petites calottes glaciaires est importante puisque celles-ci ont tendance à fondre rapidement avec l’augmentation de la température. Présentement, très peu de données existent concernant la présente et la future contribution de ces calottes glaciaires face à l’augmentation du niveau marin. C’est pourquoi il est primordial de développer nos connaissances sur l’Arctique canadien.

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Glaciers rejoignant la mer  — Photo : Jade Brossard 

Les glaciers ayant un contact avec la mer sont exposés aux conditions marines. Une hypothèse suggère que leur rétrécissement est dû à une pénétration des eaux chaudes de l’Atlantique Nord par le Courant ouest-groenlandais. En effet, l’augmentation de température influence ce courant et perturbe la dynamique océanique. Ceci aurait un impact direct sur la dynamique glaciaire. Dans l’Atlantique Nord, le réchauffement global induit une augmentation du transport de chaleur depuis l’équateur vers les pôles par la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (MOC), affectant ainsi la portion d’eau chaude transportée par le courant Ouest-Groenlandais vers le nord de la baie de Baffin.

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Carottage de sédiments  —  Photo : Jean-Carlos Montero-Serrano

 Jade Brossard

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