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Dans mon dernier billet, je revenais au pays après mon second post-doctorat. Quelle est ma vie aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je dirige un laboratoire de recherche spécialisé sur la recherche sur le stress humain et chaque année, je supervise les travaux de 6 à 12 étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat, et je reçois aussi des stagiaires post-doctoraux venant de différents pays à travers le monde.

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Je redonne donc un peu aux autres ce que l’on m’a offert durant mes études universitaires. J’aide les jeunes à développer leur carrière scientifique et je les guide tout au long de leurs études à l’université. C’est la plus belle partie de mon travail de chercheur. La partie que je préfère !

La partie difficile : savoir accepter la critique

Je dis souvent à qui veut l’entendre que le job de chercheur est l’un des plus difficiles au monde, car tout ce que le chercheur entreprend — et je dis bien tout — est évalué par les pairs qui, dans notre cas, sont d’autres chercheurs scientifiques avec qui l'on est en concurrence parfois pour les mêmes subventions de recherche et les mêmes découvertes.

Imaginez votre job si jour après jour, votre travail devait être évalué non pas par une personne supérieure à vous, mais par une personne de votre niveau, qui cherche à garder le même poste que vous. Oui, ça peut être stressant, mais dans le cas de la recherche, c’est un mal nécessaire pour assurer que tout ce qui sort d’un laboratoire est d’une rigueur sans failles.

Veut-on entreprendre une nouvelle étude ? On doit chercher à obtenir une subvention de recherche. On passe donc des mois à écrire un projet de recherche que l’on considère comme parfait et on le soumet ensuite à l’organisme qui subventionne la recherche scientifique.

Le projet est alors évalué par un comité composé d’autres chercheurs scientifiques spécialisés dans un domaine connexe au nôtre. Ces gens écrivent ensuite un rapport donnant les points forts et les points faibles — plus souvent les points faibles ! — et sur la base de ce rapport, on peut recevoir le financement ou devoir re-soumettre notre demande de subvention après avoir fait les corrections exigées.

On peut faire ce jeu de va-et-vient pendant des mois et parfois même des années avant d’obtenir un sou de recherche. Durant ce temps, il faut continuer de payer les assistants de recherche — qui ont eux aussi des familles à faire vivre — sans compter le matériel nécessaire au laboratoire, les étudiants, etc. J’en ai perdu des nuits de sommeil à me demander comment je survivrais à tout cela !

La recherche, enfin !

Quand on obtient enfin la subvention qui financera notre projet de recherche, on commence la recherche. Elle peut prendre entre 2 et 5 ans — pour une seule étude — lorsqu’elle est effectuée chez l’humain. En effet, il faut recruter des participants, s’assurer qu’ils se présentent au laboratoire de recherche pour le testing — ce qui n’est pas toujours le cas —, effectuer les tests, procéder à l’analyse des résultats et interpréter les données.

Après 5 ans de recherche, on obtient LE résultat tant attendu. On est fébrile, content et fier d’avoir découvert quelque chose de nouveau. Ce résultat scientifique, il faut le publier dans la « littérature scientifique », car le devoir du chercheur est de rendre publics aux autres chercheurs les résultats de ses recherches dans le but de faire avancer la science.

Cette littérature scientifique dont je parle, ce sont des revues scientifiques qui ne se retrouvent pas sur les étagères des dépanneurs ou des pharmacies. Ce sont des revues auxquelles seuls les chercheurs scientifiques ont accès — et qui n’intéresseraient, j’imagine, pas tous les gens, car croyez-moi, ce peut parfois être aride comme lecture — et qui résument les découvertes des chercheurs.

Vous pourriez penser que publier les résultats de notre recherche est somme toute assez facile et qu’une fois écrit, l’article est publié très rapidement. Mais non! C’est souvent à ce stade que débute un autre cycle d’évaluation difficile pour l’ego. Je vous en parle dans le prochain billet !

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