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Comme je l’évoquais dans mon billet de la semaine dernière, je compte alimenter encore dans les mois qui viennent mon « journal de bord » de l’écriture de mon livre qui entre dans sa phase de relecture finale. Et l’une des choses qu’on savait déjà depuis longtemps mais que j’ai dû m’avouer officiellement récemment, c’est que c’est beaucoup trop long ! Je ne vous dirai pas le nombre de page qu’il fait actuellement de peur de vous effrayer, et n’évoquerai que vaguement les plusieurs centaines de pages de notes avec lesquelles je commençais à écrire chaque chapitre (et il y en a 12, plus prologue et épilogue…), mais il eut tout un travail de synthèse à faire pour arriver à la version actuelle qui est, donc, encore trop longue. Que faire alors ? Enlever des phrases pas essentielles ici et là ? À ce rythme, je n’y arriverai jamais… Il me fallait enlever carrément quelques « gros morceaux » par chapitre pour espérer voir le nombre de page diminuer substantiellement, la force d’un bras humain pour tenir un livre ayant ses limites… Chaque chapitre comportant plusieurs encadrés venant donner certains compléments d’information, on a donc décidé d’en retirer certains et de les transformer en… billets de blogue !

Ce qu’il faut savoir ici, c’est que le livre va entretenir des rapports étroits entre le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue. À de nombreux endroits dans le livre, des renvois à certaines pages du site ou à certains billets de blogue sont faits pour permettre d’aller plus loin dans la compréhension d’un phénomène. Ça permet d’optimiser ce travail déjà fait, et d’alléger déjà un peu le livre. En transformant certains encadrés du livre en billet de blogue et en indiquant à l’endroit précis où se situait cet encadré dans le livre la référence pour en retrouver la trace sur le blogue, on ne fait donc qu’étendre un peu une méthode déjà mise en place depuis le début du projet.

Comme le livre adopte une approche du plus simple au plus complexe, ses chapitres ont tendance à être de plus en plus volumineux. Je n’ai donc rien trouvé à enlever dans le prologue et le chapitre 1 déjà pas trop long, mais au chapitre deux, j’ai fait une première petite ponction, parfaite pour introduire ici doucement ce procédé. Pour situer le contexte un peu, le chapitre 2 parle de la longue évolution d’abord cosmique, puis chimique, et finalement biologique qui a menée jusqu’à nous. J’y parle donc de l’apparition de la vie, et forcément d’une de ses caractéristiques essentielles, la reproduction. Cela m’amène forcément à parler un peu du support moléculaire de la mémoire génétique de chaque espèce qu’est la molécule d’acide désoxyribonucléique, l’ADN. Et c’est là où arrivait à un moment donné cet encadré sur une ancienne conception bien trop très linéaire des interactions entre l’ADN et deux autres types de molécules essentielles à la vie, l’ARN et les protéines. Je vous laisse donc avec ce court encadré qui parle donc d’un changement de conception important par rapport à la façon dont on a longtemps présenté ces interactions.

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On est aujourd’hui loin de la compréhension linéaire simpliste qu’on avait du début de la génétique où le « programme génétique » de l’ADN était copié en ARN messager qui, lui, sortait du noyau pour être traduit en protéines dans le cytoplasme. Comme on vient de le voir, il s’agit plutôt d’un réseau métabolique complexe où règne une logique circulaire qui n’admet pas de « programme », et donc de point de départ absolu. Il faut donc se défaire de cet héritage trop « génocentriste » où l’ADN est à la base de tout car il fournit les plans.

Henri Atlan a été l’un des premiers à le faire, au début des années 1970, en attirant  l’attention sur le fait que l’ADN ne peut pas être analogue à un plan ou à un programme parce qu’il s’agit d’un programme qui a besoin de ses produits. L’ADN est seulement une molécule parmi tant d’autres au sein d’un immense réseau, une molécule particulièrement stable, c’est vrai. Une molécule qui, en tant que macromolécule complexe, est porteuse de beaucoup d’information, c’est vrai aussi. Mais cela ne lui donne pas pour autant ce statut supérieur de réplicateur tout puissant que certains ont voulu lui donner, en particulier Richard Dawkins dans son livre Le Gène égoïste, publié en 1976. Plusieurs aspects de cette conception ont soulevé de nombreux débats et critiques ici, , , , ou , ainsi que par le paléontologue Stephen Jay Gould, l’approche « evo-devo » ou la théorie des systèmes évolutifs.

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