Candida est en effet une levure dite opportuniste. On entend par cela qu'elle est normalement une invitée qui ne cause pas de dommage mais dans certaines conditions, elle peut devenir pathogène. On la retrouve en fait sur les muqueuses des systèmes digestif, urinaire et génital.
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Par exemple, on peut la détecter chez 96 % des nouveau-nés dès l'âge d'un mois. On croit que la plupart d'entre eux sont contaminés lors de leur passage dans le canal vaginal pendant l'accouchement. On estime donc qu'il y a de 10 à 1000 levures par grammes de selles chez un bébé en santé.
Cette cohabitation se déroule donc bien jusqu'à ce qu'un débalancement permette à Candida de croître de façon démesurée. Cela peut arriver lorsque le système immunitaire de l'individu est affaibli ou lorsque les barrières de défense de notre organisme sont détruites.
L'une de ces barrières est la flore microbienne présente sur notre corps. En effet, lorsque plusieurs "bons" microbes sont présents, une certaine compétition entre ceux-ci s'installe. Cela évite donc qu'un microbe parvienne à prendre le dessus et à se reproduire trop rapidement.
Par conséquent, si quelque chose détruit la flore microbienne, les microbes opportunistes comme Candida peuvent en profiter. C'est d'ailleurs ce qui se produit lorsqu'on consomme des antibiotiques à large spectre puisque ceux-ci peuvent tuer plusieurs bactéries de notre flore intestinale. On considère donc que la prise d'antibiotique est un facteur de risque pour le développement du muguet.
Par exemple, on sait que les femmes qui développent du muguet rapportent souvent avoir eu un traitement aux antibiotiques dans les deux à quatre semaines précédant l'apparition des symptômes. Chez les bébés prématurés, l'utilisation d'antibiotiques à large spectre dans les sept derniers jours augmente les risques d'infection fongique. La durée du traitement peut aussi avoir un impact. Plus celui-ci est long, plus les risques augmentent.
Par ailleurs, depuis quelques années, de plus en plus de femmes reçoivent des antibiotiques contre le streptocoque B de manière préventive pendant le travail. On estime que cette mesure pourrait être responsable d'une augmentation des cas de Candida. D'après une étude réalisée en 2005, les femmes qui reçoivent ce traitement ont significativement plus de risques de développer une telle infection. De plus, l'utilisation d'antibiotiques de routine lors d'une césarienne ou les traitements utilisés lors de mastites à répétition ont le même effet.
En conclusion, l'utilisation d'antibiotiques peut contribuer au développement d'infections fongiques. Pour cette raison, certains experts suggèrent d'éviter les antibiotiques s'ils ne sont pas absolument nécessaires et, sinon, de prescrire le traitement efficace le plus court possible. Les antibiotiques plus spécifiques sont également à privilégier. Enfin, après un traitement aux antibiotiques, l'utilisation de probiotiques pour favoriser le rétablissement rapide de la flore intestinale peut être une bonne option. - Cet article a d'abord été publié sur le site Maman Éprouvette.