L'une des pires catastrophes serait de laisser l'endroit inoccupé. Compte tenu du fait qu'il s'agit d'un endroit où d'importantes recherches s'y effectuent, la nécessité de laisser vivre l'imposant bâtiment s'impose d'elle-même. Pourquoi, donc, ne pas profiter de l'occasion d'occuper les locaux ?
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D'importants centres d'incubation technologique, expressément mis sur pied pour permettre à certaines équipes de recherche de s'y installer, moyennant un loyer réduit et la location des équipements présents, ont eu d'importantes difficultés à attirer la clientèle visée. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une telle désertion. D'abord, l'endroit où se situe l'incubateur. Plus celui-ci est proche des points névralgiques où la matière première peut être acheminée, plus les différents utilisateurs maximisent leurs chances de succès, diminuant les difficultés inhérentes à l’approvisionnement et aux coûts de transport. De plus, la présence d'autres entreprises et établissements académiques permet d'augmenter les échanges entre les différents professionnels et chercheurs. D'autres facteurs externes tels que le coût de location des instruments, du loyer, la présence de personnel auxiliaire, les subventions locales, etc. exerceront une grande influence auprès des scientifiques-entrepreneurs intéressés par une telle alternative. Malheureusement, certains de ces incubateurs fonctionnent mieux que d'autres; tous ont pourtant la même mission, à savoir donner un coup de pouce à l'innovation technologique.
Considérant de tels facteurs, la constitution d'un incubateur à un tel endroit pourrait toutefois être grandement étudiée. La localisation y est idéale: le secteur montréalais de Kirkland contient en effet un important parc technologique : plusieurs compagnies pharmaceutiques occupent en effet l'endroit. Il s'agirait d'une belle opportunité pour valoriser l'innovation scientifique.
Une autre hypothèse pourrait résider en l'achat de la bâtisse par une compagnie axée sur la R&D. À cet égard, les subtilités sont très étendues : achat et location pourront être discutés via les nombreuses négociations qui en découleront.
Enfin, un certain partenariat entre le gouvernement et Merck Frosst pourrait avoir lieu. Certains ont par ailleurs soulevé la possibilité de créer un organisme gouvernemental nommé Pharma-Québec et qui occuperait justement les locaux. Bien qu'une telle alternative provoque un débat sur ses avantages et inconvénients, l'aboutissement de ce scénario comblerait tout de même l'objectif recherché.
Il s'agit donc d'étudier les différentes possibilités qui éloigneront la présence d'un fiasco financier et qui maximiseront les chances de succès quant à l'occupation des locaux. Il ne s'agit donc pas, par l'entremise de ce message, de régler la question, mais bien de la soulever pour fins de discussions. Chacune des hypothèses se doit d'être étudiée. D'ailleurs, il serait fort surprenant que Merck ne s'en départisse pas d'une certaine façon : les taxes municipales et autres dépenses d'entretien (chauffage et maintenance des locaux) doivent engendrer une certaine somme et l'entreprise ne permettra probablement pas de détenir des telles installations sans s'assurer, d'abord et avant tout, d'obtenir une certaine rentabilité économique. De même, une hypothèque est possiblement grevée sur l'immeuble, ce qui limite d'autant le crédit bancaire dans une certaine mesure. Il sera donc intéressant de suivre les discussions à cet effet et de s'assurer que la pertinence d'utiliser les laboratoires spécialisés soit au premier plan des négociations engendrées.
Charles-Étienne Daniel