Bien souvent bénigne, la légionellose peut toutefois causer une grave pneumonie (1% des personnes infectées). C'est ce que l'on appelle la maladie du légionnaire, à laquelle est associé un taux de mortalité de 15 à 20%. Une statistique qui se reflète tristement dans les 13 décès* enregistrés jusqu'à aujourd'hui. Ce sont surtout les personnes vulnérables qui risquent de développer des complications graves de la maladie s'ils sont infectés (personnes âgées, fumeurs, personnes qui ont une maladie chronique, personnes immunodéprimées, personnes ayant subi une chirurgie récente, etc.).
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À l'heure actuelle, c'est la Basse-Ville de Québec qui est l'endroit le plus touché. Les autorités de santé publique soupçonnent les tours de refroidissement des édifices d'être à la source du problème, puisque l'eau peut y être stagnante si le système est mal entretenu.
Les systèmes où l’on retrouve de l’eau stagnante à moins de 50°C peuvent facilement être colonisés par la bactérie de la légionellose. Les installations les plus vulnérables sont les circuits de distribution d’eau, les réservoirs à eaux chaudes, les tours de réfrigération, les humidificateurs, les systèmes de climatisation, les bains-tourbillon, les spas et jacuzzi, les pommeaux de douche, les piscines, les fontaines, etc. Les microgouttelettes d’eaux générées par ces installations disséminent les légionelles dans l’air que nous respirons.
Un programme d'inspection de toutes les tours de refroidissement ciblées a été mis en place. À ce jour plus de 100 tours* localisées dans 69 bâtiments* ont été inspectées, nettoyées et désinfectées.
En 1996, une éclosion similaire avait eu lieu à Québec, où 12 personnes avaient été infectées et hospitalisées, dont 5 aux soins intensifs. La recommandation principale du rapport sur l'épidémie de légionellose était de «confier à un organisme gouvernemental la responsabilité d'émettre des normes sur la conception, le fonctionnement et l'entretien des tours de refroidissement, et d'assurer le respect de l'application des normes». On proposait également que les analyses de laboratoire soient rendues disponibles dans un laboratoire de référence du Québec. Ni le gouvernement québécois ni la Ville de Québec n'ont donné suite à ces recommandations...
L'instauration d'une réglementation et d'un registre obligatoire des tours de refroidissement faciliterait grandement le travail de la santé publique. Ceci permettrait d'identifier beaucoup plus rapidement les sources de contamination lors d'une éclosion, mais surtout de les prévenir.
*En date du 14 septembre 2012
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Patrick D. Paquette, microbiologiste, M.Sc.(c), Mcb.A., RMCCM Consultant en microbiologie & prévention des infections
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