Toutes ces notions, ces faits, ces connaissances, qu’un prof a toujours souhaité aborder en classe, mais qu’il a dû écarter, faute de temps : Internet, et tout particulièrement le blogue, le permet ! Et des profs de science sont de plus en plus nombreux à le découvrir.

Lancer les étudiants sur des recherches, démarrer des discussions, susciter des tempêtes d’idées, explorer de nouvelles façons de communiquer... Là où beaucoup de ces pistes se rejoignent, c’est dans la possibilité qu’elles offrent au prof de « sortir du programme », un élément qui a retenu l’attention des participants à l’atelier « Teaching Science », organisé le 19 janvier, en Caroline du Nord, dans le cadre d’un congrès intitulé « Science Blogging » — les blogues en science.

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La seule existence de ce congrès est révélatrice que quelque chose d’important est en train de prendre forme dans l’univers anglo-saxon: 225 personnes — scientifiques, journalistes, communicateurs et enseignants — participaient en fin de semaine à ce congrès, tenu pour la deuxième fois à Raleigh.

L’événement s’appelle « North Carolina Science Blogging Conference », parce qu’il a été lancé l’an dernier par une poignée de blogueurs de la région, mais les 225 participants provenaient des quatre coins des États-Unis, et d’un peu au-delà.

On retrouvait dans l’atelier sur l’enseignement des sciences les mêmes préoccupations qui ont animé la non-conférence Vers l’Éducation 2.0, en septembre dernier à Québec: le désir de faire de la classe un lieu plus animé, plus participatif.

L’ensemble du congrès, pour marquer cette tendance plus « participative » qui se manifeste aux quatre coins de l’Amérique et de l’Europe avec les blogues, la balado et le « web 2.0 », avait d’ailleurs adopté la formule « non-congrès » (en anglais, unconference), où les projecteurs sont tournés vers la salle, plutôt que vers une table ronde traditionnelle.

Pourquoi, de tous les outils d’Internet, choisir tout particulièrement le blogue? « Parce que c’est facile à mettre en place, a simplement résumé un des participants. Mes étudiants étaient déjà familiers avec le concept, il était possible de choisir entre un blogue public ou privé, et ils pouvaient signer de leur propre nom. »

Pour « sortir du programme », certains profs se servent du blogue, pour lancer les élèves sur des pistes de recherche et de discussions qui les passionnent, mais qu’ils n’avaient pas le temps d’aborder en classe; « ça permet aussi de voir ce qu’ils comprennent et les questions qu’ils se posent encore », a ajouté Salman Hameed, du Collège Hampshire. « S’ils se sentent impliqués, concernés, ils retiendront mieux », a souligné David Warlick, auteur du livre Classroom Blogging.

Révélation: les élèves les plus timides, qui n’osent jamais prendre le plancher en classe, se révèlent aussi volubiles que les autres sur un blogue. Apprentissage: plus le prof se tient en retrait, et plus les élèves participent.

Même dans l’environnement privilégié de ce congrès toutefois, il apparaît évident que, si les outils existent, tout le monde ne se sent pas encore prêt à les utiliser. Cela faisait parfois passer la « non-discussion » du coq à l’âne, entre ceux qui avaient déjà mené des expériences et parlaient avec enthousiasme de leur cours « upgradé », et ceux qui demandaient des ressources de base pour démarrer. La discussion se poursuivra peut-être cette année sur plusieurs des blogues des participants...

Ce texte a été publié le 25 janvier sur le site de l’Infobourg, l’agence de presse pédagogique à l’adresse suivante : http://www.infobourg.com/sections/actualite/actualite.php?id=12673

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