C’est bien beau greffer des neurones produites à partir de cellules souches, dans l’espoir qu’elles remplacent les neurones atteintes par la maladie de Parkinson. Mais si ces neurones « attrapaient » elles-mêmes la maladie?

C’est l’hypothèse dérangeante qui circule depuis la parution, en avril, d’une recherche dans Nature Medicine. Deux équipes, une américaine et une suédoise, qui ont pratiqué des autopsies sur trois patients ayant reçu, au moins 11 ans avant leur mort, de telles greffes —plus précisément, des cellules dopamine— affirment en effet que certaines des cellules contenues dans ces greffes montrent à leur tour des signes de détériorations associés à la maladie de Parkinson.

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Comme ces cellules greffées étaient en théorie trop jeunes pour avoir subi de telles détériorations, l’explication la plus dérangeante est donc que le mal leur a été transmis, une chose qu’on ne croyait pas possible. Et une chose que les chercheurs hésitent encore à croire possible : trois patients seulement, c’est trop tôt pour tirer la sonne d’alarme. Toutes les cellules greffées n’étaient pas atteintes, et pour celles qui l’ont été, on peut parler d’un « dommage à long terme ». L’état du patient américain s’était amélioré après la transplantation, puis s’est détérioré.

Mais cette étude révèle, si besoin était, combien la connaissance des cellules souches est encore pleine de trous.

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