
Lorsqu’on parle de mutations reliées à l’âge, on déduit que plus une personne vieillit, plus elle accumule des mutations dans différents segments de son ADN. Il semble qu’il y ait une exception : les ovules.
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Les ovules semblent en effet être protégés contre un certain type de mutations reliées à l’âge, selon une petite étude que des chercheurs ont consacré à l’ADN dit mitochondrial. Il s’agit d’une partie de notre ADN qui ne se trouve que dans une partie de nos cellules appelée la mitochondrie.
La mitochondrie est connue depuis longtemps comme la source d’énergie de la cellule. Mais elle abrite aussi un ADN qui lui est unique : bien que cet ADN soit incomplet (c’est-à-dire que la mitochondrie ne pourrait pas devenir un être vivant distinct), les biologistes croient qu’il s’agit de l’héritage d’une bactérie qui aurait infiltré un lointain ancêtre il y a des milliards d’années.
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La mitochondrie est transmise uniquement par la mère. Et bien que des études aient démontré depuis une décennie que les mères plus âgées transmettent davantage de mutations, la nouvelle étude, elle, suggère que les mutations situées dans la mitochondrie de l’ovule n’augmentent pas en nombre à mesure que la mère vieillit. Et ce, au contraire des mutations dans les mitochondries des cellules de la salive ou du sang.
L’étude a porté sur 80 ovules prélevés chez 22 femmes de 20 à 42 ans, ce qui en fait une petite étude, conviennent les chercheurs de l’Autriche et des États-Unis dans la revue Science Advances.
La raison pour laquelle cette étude est néanmoins observée avec attention, c’est qu’un tel mécanisme pourrait avoir un avantage d’un point de vue de l’évolution biologique : il permettrait à une espèce de continuer de se reproduire plus longtemps.
On ne parle d’ailleurs pas que des humains : plusieurs de ces mêmes chercheurs avaient, en 2022, écrit que chez les macaques, le nombre de mutations dans la mitochondrie de l’ovule cessait aussi d’augmenter après un certain âge.