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La question reste non résolue : y a-t-il de la glace sur la Lune ? 40 ans après Apollo, près de 50 ans après les premières sondes lunaires... et près de 60 ans après Tintin !

Si seulement cette fichue glace voulait bien se montrer à visage découvert. Mais voilà : ceux qui affirment l’avoir détectée la placent toujours dans des endroits difficiles à observer : des crevasses, des cavernes, la face cachée, bref, loin des yeux inquisiteurs des Terriens.

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter, lancée le 17 juin et arrivée en orbite le 23, résoudra-t-elle la question ? Si oui, ce sera un argument de poids pour ceux qui rêvent à un retour des vols habités : car la glace ne serait pas que de l’eau, elle serait, une fois scindée en hydrogène et oxygène, carburant pour les fusées et de quoi respirer pour les habitants des bases lunaires.

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En 1994, les radars de la sonde américaine Clementine avaient conclu à la présence de glace. En 1998, la sonde Lunar Prospector avait ajouté qu’un « excès d’hydrogène » aux Pôles ne pouvait s’expliquer que par la présence de glace. Mais des analyses ultérieures depuis la Terre ne sont jamais parvenues à confirmer ces « découvertes ».

C’est maintenant au tour de l’Asie :

  • Actuellement en orbite lunaire, la sonde indienne Chandrayaan-1 renvoie des « signaux intriguants » du Pôle Nord, explique un ancien de la mission Clementine, Stewart Nozette
  • La sonde chinoise Chang’e 1 a dressé une carte géologique de la surface, avant d’aller s’écraser le 1er mars ; les plus optimistes prétendent qu’elle aurait pu « ramasser » la glace au passage, dans ses données encore à traiter
  • Quant à la sonde japonaise Kaguya, qui a été envoyée s’écraser sur la Lune le 11 juin, elle n’avait pas la glace parmi ses objectifs

Mais toutes ces incertitudes font craindre qu’en bout de ligne, pour être sûr, il faudra faire comme Tintin, et aller sur place. « La seule façon dont vous allez savoir si c’est de la glace, c’est en mettant votre doigt dessus », résume Alan Binder, directeur de l’Institut de recherche lunaire, en Arizona. Le partenaire du Lunar Reconnaissance Orbiter est une sonde qui doit, comme ses comparses chinoise et japonaise, finir sa vie par un « crash », en octobre prochain : la force devrait être suffisante pour créer un cratère de 20 mètres de large et de 3 mètres de profondeur. Et les ingénieurs ont ciblé le Pôle Sud parce qu’ils espèrent que la collision produira, en même temps, un joli nuage de vapeur d’eau.

C'est Tintin qui serait content...

 

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