À gauche, de la glace dans un cratère, prise sur le fait par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter le 18 octobre 2008. À droite, le même cratère, trois mois plus tard, alors que la glace s’était évaporée. Entre les deux, l’équipe de chercheurs a analysé des photos et des relevés radar de ce cratère de six mètres de diamètre —et de quatre autres— pour suivre autant que faire se peut l’évolution de cette blancheur.
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D’un point de vue scientifique, il n’y a pas grand-chose de plus à en dire, même si l’étude est parue dans la dernière édition de la prestigieuse revue Science : parce que les experts s’entendent plutôt bien, depuis des années, sur l’idée qu’il y a de l’eau gelée sur Mars. La question a toujours été —et est toujours— en quelle quantité, et y en a-t-il en-dehors des froides régions polaires?
Tout au plus apprend-on ici que cette glace est plus près de l’équateur qu’on ne l’aurait spontanément cherchée, et qu’elle est plus pure que prévu, avec seulement 1% de poussières —ce qui signifie que dans un passé moins lointain qu’on ne l’imagine —peut-être aussi peu que 10 000 ans— Mars a dû abriter beaucoup d’eau.
C’est donc une première porte ouverte sur un portrait plus précis de l’évolution récente du climat martien, puisque jusqu’à maintenant, le portrait était plutôt vague : planète humide dans ses premiers milliards d’années, rapidement asséchée ensuite. Les ingénieurs avaient ciblé cinq cratères récents, en faisant le pari que les bouleversements causés par une collision récente étaient susceptibles de faire remonter à la surface une poche d’eau pas trop souterraine.
Avec ce premier succès, les ingénieurs des sondes martiennes vont donc être inspirés pour faire encore plus de relevés au radar des cratères et des crevasses.
Mais un relevé radar n’arrivera jamais à la cheville d’une photo...