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San Diego - Simuler un tremblement de terre reste encore le meilleur moyen de prévenir les catastrophes. C’est ce que rapporte Thomas H. Jordan, directeur du Centre des séismes de la Californie du Sud, lors d’un exposé au congrès annuel de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) à San Diego.

Les séismes sont le résultat de complexes interactions entre les différentes failles situées à des endroits précis sur la planète. Bien que les experts ne puissent toujours pas prévoir un tremblement de terre, il est maintenant possible d’en comprendre l’impact sur les populations. « On ne peut pas prévoir un séisme, mais on peut le planifier », explique M. Jordan.

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Simuler un séisme à grande échelle, tel que la Californie le propose chaque troisième jeudi d’octobre, permet d’évaluer les besoins et la préparation des équipes d’urgence en plus de garder les résidents de la Californie alertes au risque d’une possible catastrophe.

Le « Shake-Out » est un exercice simulant un tremblement de terre d’une magnitude de plus de 7 sur l’échelle de Ritcher. Tous les ans, la population de la Californie est invitée à participer à cette simulation. Ainsi, écoles, institutions, entreprises et individus s’inscrivent sur le site du « Shake-Out » http://www.shakeout.org/drill pour vivre l’expérience.

Certains individus peuvent même mettre leurs talents d’acteurs au service de cet exercice en jouant le rôle d’une victime blessée ayant besoin de soins. Les experts sont unanimes : plus il y aura d’exercices du genre, mieux la population sera préparée, les équipes d’urgence prêtes à réagir et le pire de la catastrophe évitée. En 2009, 6,9 millions de Californiens ont participé au « Shake-Out ».

S’ajoute à cette simulation, la modélisation. Le Centre des séismes de la Californie du Sud étudie plusieurs modèles dont notamment celui d’un séisme provoqué par la faille de San Andreas. Selon ce modèle, le bassin de Los Angeles – où la majorité des Angelinos résident – pourrait être complètement démoli avec un avertissement de seulement 85 secondes. « Le bassin repose sur des roches sédimentaires qui ont fait la prospérité de la région grâce au pétrole. Mais, lors d’un séisme, les roches sédimentaires ont l’effet d’un bol de Jello. La secousse sera plus longue dans le bassin que partout ailleurs à cause des réverbérations », explique M. Jordan.

D’où l’importance de développer des exercices à grande échelle basés sur des scénarios détaillés pour se préparer à des séismes d'importance, et ce, partout où des failles séismiques sont actives dans le monde.

Haïti : une catastrophe inévitable

Le 12 janvier dernier, Haïti était frappé par le tremblement de terre le plus meurtrier de son histoire. Dans son exposé, Thomas Jordan a mentionné que le séisme à Haïti, qui a fait plus de 230 000 victimes et 1,5 million de déplacés, n’aurait pas pu être prévu. « Les simulations nous aident à mieux comprendre les besoins en cas d’urgence, autrement on apprend de mauvaises expériences, comme celle à Haïti », lance-t-il d’emblée. L’absence de données sur les précédents séismes et le manque de recherche sur le terrain ont contribué à la catastrophe. Il espère que Haïti mettra sur pied un programme de simulation pour éviter le chaos dans lequel le pays a été plongé. « Il y en aura d’autres! La faille a relâché une certaine tension, mais il faut toujours se préparer au pire. »

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