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Les physiciens ne parlent pas exactement anglais, écrit le physicien américain Matt Strassler Ils emploient un « dialecte » composé de mots qui ont l’air familiers, mais ont une signification qu’eux seuls connaissent.

« Pire encore, poursuit-il, plusieurs mots simples comme « masse », n’ont même pas la même signification que les physiciens leur donnaient à l’origine. » Celui qui enseigne la physique théorique à l’Université Harvard et la vulgarise dans divers médias, a commis ce texte ironique dans le magazine de vulgarisation The New Scientist.

Il est vrai qu’à la différence de plusieurs disciplines scientifiques qui utilisent des mots qui leur sont uniques —qu’on pense aux plaques tectoniques en géologie ou aux molécules aux noms incompréhensibles en chimie— la physique utilise des mots de tous les jours à titre de métaphores, alors que bien des gens ne réalisent pas qu’il s’agit de métaphores.

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Par exemple, le mot « force ». En physique, son utilisation remonte au 17e siècle, lorsqu’Isaac Newton s’en est servi pour calculer la « force » avec laquelle un objet en pousse ou en tire un autre. Mais 200 ans plus tard, lorsqu’on s’est mis à mesurer les effets des champs électromagnétiques sur tout ce qui les entoure, on s’est mis à employer l’expression « force électromagnétique », et bien plus tard, « force gravitationnelle », qui font bien plus que de simplement « pousser » ou « tirer ». 

Un autre exemple est le mot « particule ». Avec le temps, il en est venu à avoir deux définitions contradictoires. Dans l’une, il est l’équivalent d’un grain de sable, à une échelle beaucoup plus petite. Dans l’autre, il est comme un électron, qui se comporte davantage comme une onde que comme un grain de sable. 

Ces deux exemples ne changent rien à la vie de tous les jours de la plupart des gens, mais ils obscurcissent une partie de la réalité qu’ils prétendent décrire. Le fait que les « particules élémentaires » comme les électrons ne soient pas vraiment des particules est au coeur de certaines des percées scientifiques les plus importantes du 20e siècle. Et lorsque les gens s’en rendent compte, note Strassler, ils vont se blâmer eux-mêmes de ne pas avoir su comprendre la science, sans se rendre compte que c’est le vocabulaire utilisé par les physiciens qui les a trompés. « Le langage que nous utilisons peut affecter nos imaginations. Lorsque nous entendons un mot familier, nos cerveaux importent instantanément son bagage conceptuel, avec ses connotations, ses métaphores et ses images. »

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