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Buddy ne mordra plus. Le jeune pitbull a été tué après avoir attaqué son maître. Son entraînement et sa participation aux combats, illégaux au Canada, expliquent peut-être en partie son comportement agressif.

Les pitbulls ont une mauvaise réputation. Certaines municipalités québécoises, comme Montréal, envisagent même de modifier la réglementation sur les chiens de compagnie et d’interdire sur leur territoire certaines races de chiens, dont le pitbull.

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Cette idée fait bondir l’éducateur canin Jean Lessard. «Il faut contrer les préjugés: tous les chiens mordent. Il y a des bergers allemands confiants et des Chowchows agressifs. La solution n’est pas dans l’interdiction», explique le fondateur et organisateur du Chienposium , un rassemblement annuel sur l’obéissance et le comportement canin.

Cette crainte des pitbulls, on la doit aux médias qui relatent les incidents et plus rarement les bons coups de cette race de chiens, pense l’éducateur canin qui a écrit un billet truffé de références scientifiques sur son blogue pour remettre les pendules à l’heure. «Le pitbull est un très bon chien de famille, s’il provient d’un bon élevage. Il est enjoué et affectueux et un excellent sportif, capable de tirer des lourds poids tels des traîneaux».

Issu du bouledogue anglais et du terrier, cette appellation de «pitbull» rassemble plusieurs races: pitbull terrier, Staffordshire Bull terrier, Staffordshire Terrier américain, etc. Il serait issu d’une sélection d’individus choisis présentant un tempérament courageux et des caractéristiques morphologiques telles une petite taille, une grande agilité et une puissance hors du commun. Des caractéristiques qui lui valurent d’être recruté pour les combats entre animaux si populaires au Royaume-Uni au 19e siècle.

Tous crocs dehors

Différents incidents et histoires témoigneraient d’une agressivité latente chez le pitbull. Des provinces et pays l’interdisent même de leur sol (voir encadré). Un jeune chercheur québécois, aujourd’hui en sol californien pour son postdoctorat, Vincent Careau, s’est penché sur la sélection artificielle des chiens.

Certaines races seraient-elles plus agressives? «Il existe effectivement des différences entre les races, de sorte que si l’on choisit 100 labradors et 100 pitbulls au hasard, la moyenne d’agressivité sera probablement différente», explique le biologiste.

Et à l’intérieur de chaque race, il y aura également des chiens plus agressifs que d’autres tout dépendant de leurs gènes et de l’environnement dans lequel ils ont été élevés. «Il est possible d’augmenter le niveau d’agressivité de génération en génération, si on reproduit ensemble les individus les plus agressifs. Le contraire s’applique aussi si l’on veut diminuer l’agressivité», ajoute-t-il.

Et selon Jean Lessard, «il sera aussi plus difficile de contrebalancer cet héritage génétique par le dressage».

Il importe donc de retracer le lignage du chien à adopter et de la choisir chez un bon éleveur qui s’affaira à sa socialisation entre la 8e et la 16e semaine de vie, pour qu'il élimine ses peurs et ne devienne pas agressif. Car la vie en société s’apprend aussi chez les chiens

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