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Le mal-aimé goéland pourrait-il servir de «canari» pour les contaminants environnementaux? Les chercheurs du Centre de recherche interinstitutionnel en toxicologie de l’environnement de l’UQAM, qui étudient l’immense colonie de goélands à bec cerclé logés sur l’île des Lauriers (96 000 individus entre Montréal et Varennes) le pensent.

Omnivore et stratégique, le goéland visite une variété d’habitats afin de se nourrir: le fleuve, les champs agricoles et les villes. Ce «rat du ciel» y laisserait même quelques plumes que les biotoxicologues s’empressent d’analyser afin de dépister la contamination et ses effets sur sa santé.

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«Le goéland fréquente les mêmes endroits que nous. Ce qu’il respire, on le respire aussi. C’est un modèle humain avec des plumes!», affirme Jonathan Verreault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie comparée des espèces aviaires.

Contrairement au cormoran ou au fou de Bassan —tous deux piscicoles—, l’alimentation variée du goéland, au sein de sites parfois peu recommandables, l’expose à divers contaminants. Il serait particulièrement sensible aux retardateurs de flamme, les fameux «209» ou PBDE, des produits chimiques utilisés dans les plastiques, les matelas et les appareils électroniques pour les rendre ignifuges.

Dans les prises de sang et le foie des oiseaux, les chercheurs ont relevé un inquiétant cocktail toxique riche en PBDE, mais aussi en d’autres contaminants: mercure, BPC, etc. Et ce serait par les plumes que ces composés, dont les PBDE un produit à forte adhérence chimique, pénètreraient l’animal. «Lors du nettoyage de ses plumes, le goéland l’ingèrerait», explique le chercheur. L’exposition aérienne à la poussière contaminée serait une voie d’accès importante, en plus de l'alimentation.

Face aux nombreux composés présents dans l’environnement (voir encadré), une solution pour préserver la santé du goéland serait de revenir à un choix de matériaux plus résistants et moins nuisibles pour l’environnement. La poussière issue de la dégradation de ces autres matières s’avérerait aussi moins toxique pour ceux qui la respirent, en commençant par nos jeunes enfants.

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