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Chaque matin du printemps et de l’été, un nuage s’élève au-dessus de la montagne et forme un panache qui peut s’étirer jusqu’à 1800 kilomètres, puis se dissipe avant midi. Une montagne martienne, faut-il préciser.

Le phénomène était jusqu’ici difficile à observer par les sondes en orbite, parce que leurs trajectoires ne leur donnent généralement un bon point de vue que l’après-midi. Les auteurs de la recherche notent avoir dû utiliser une caméra spéciale de la sonde européenne Mars Express en 2018, en plus d’être retournés jusque dans les archives des sondes Viking, dans les années 1970, pour s’assurer que le phénomène était bel et bien récurrent. La caméra en question, qui n’est que l’équivalent d’une webcam des années 2000, ne servait plus depuis longtemps: elle a une faible résolution, mais un plus grand champ de vision.

La montagne en question, Arsia Mons, qui est en fait un volcan, est l’une des plus élevées de Mars: 17 km de haut, ou deux fois l’Everest. Elle fait partie d’une chaîne de trois volcans surplombant une région située près de l’équateur. Les deux autres volcans ne semblent pas produire de semblable panache.

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Si le phénomène est inhabituel par sa taille, sa composition, elle, laisse peu de doutes: il s’agit probablement de glace. Des vents soufflant de l’ouest soulèvent de la poussière, mais aussi des cristaux de glace, sur le flanc de la montagne. Et le tout  forme ce panache dont les cristaux, sous l’effet des rayons du soleil, finissent par s’évaporer (la température, qui reste loin sous zéro, ne permet manifestement pas qu’ils passent par un état liquide).

Le nuage a tout de même le temps d’atteindre au moins 40 kilomètres d’altitude, et de s’étirer pendant deux ou trois heures à une vitesse de 600 kilomètres à l’heure. Le fait qu’il ne soit visible qu’au printemps et à l’été tend à confirmer que la température joue un rôle, mais là s’arrêtent les réponses que ces observations peuvent apporter. On ignore également ce qu’il y a de particulier aux flancs d’Arsia Mons par rapport à ses deux voisins.

 

Photo: ESA/ DLR/ FU Berlin/ J. Cowart / Flickr

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